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Notre supplément économie avec la collaboration de «MAGHREB EMERGENT» : Algerian parano, naïveté.dz

par Salim Rabia



Renault viendra, Renault ne viendra pas ? La question est on ne peut plus légitime au vu des lenteurs d'une négociation autour d'un pro jet d'usine. D'une interminable discussion, entamée il y a plus de deux ans, et de l'apparent dialogue de sourds entre les deux parties. Mais comme l'information est fragmentaire et que la réponse aux interrogations légitimes n'est jamais franche et nette, cela donne lieu à des interprétations souvent purement spéculatives mais toujours nettement tranchées. Pour certains, cela relève de la «paranoïa» algérienne, sorte de séquelle de «mentalité socialiste» qui conduit à douter systématiquement des intentions de l'autre. Et à ne jamais se poser de questions «rationnelles» sur la démarche nationale et des «exigences» qui seraient, à en croire ces farouches contempteurs, tout à fait excessives comparativement à ce qui se passerait ailleurs. Une part de vérité ? Probablement. Mais d'autres en arrivent, de manière tout aussi systématique, à mettre en cause de manière constante la position algérienne. Ce qui, sans paranoïa aucune mais en bonne logique, conduit à se poser des questions.

A l'opposé de la thèse de la «parano.dz»? il y a aussi une «parano.anti.dz» qui consiste à rechercher, nécessairement, des motivations troubles voire suspectes chez les Algériens. C'est au fond la même attitude. Entre les deux, il est peut-être temps de souligner une durable «naïveté.dz» qui conduit à courir derrière des chimères? souvent coûteuses. Et cette naïveté se nourrit d'une situation objective qui se traduit par un surcroît d'intrusion politique sur fond d'affaiblissement affolant, tant démographique que qualitatif, de l'expertise algérienne. Pour beaucoup cependant, il faudrait évacuer cette paranoïa qui consiste à discerner des intentions sournoises dans l'attitude des autres. Tout comme la paranoïa opposée qui consiste à donner systématiquement tort aux responsables algériens au prétexte qu'il y aurait nécessairement «anguille sous roche» en Algérie. Ces explications existent et sont répandues et il ne sert à rien d'essayer de les contredire car le système décisionnel global ne brille ni par sa clarté, ni par sa transparence. Comme quoi même quand on ne veut pas parler de politique? on finit par y retourner.