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Législatives: Pas de printemps pour «l'Algérie Verte» à Oran

par Ziad Salah

Visiblement, la liste de l'alliance dite «l'Algérie Verte», conglomérat regroupant le MSP, Ennahda et Al-Islah, traverse une véritable crise à Oran.

Au moins deux indicateurs confirment ce qui se raconte çà et là, notamment dans certains milieux proches des islamistes. Le premier est l'absence de toute activité au niveau du siège régional du MSP se trouvant au tout début du boulevard Maâta Mohamed Lahbib. En effet, au moment où les partis en lice, ainsi que les listes indépendantes, ont ouvert des permanences à travers tout le territoire de la wilaya, cette coalition, dont le leader Aboudjerra Soltani, pour ne pas le citer, n'arrête pas d'affirmer que son alliance décrochera le premier rang dans la future APN, garde fermé le lieu qui aurait pu lui servir de QG. D'un autre côté, sur le plan de l'affichage, cette coalition a brillé par son absence. Jusqu'ici, ceux qui suivent pour différentes raisons les péripéties du scrutin du 10 mai prochain ont relevé l'absence de l'affiche de cette coalition. Remarquons sur ce point que même le parti de Djaballah n'a pas encore donné à voir l'affiche de ses candidats à Oran.

Selon certaines sources proches des milieux islamistes, le bureau du MSP n'a pas avalé la désignation d'un ex-élu d'Al-Islah à la tête de la liste de cette alliance à Oran. D'autant que le second sur cette même liste, un cadre du MSP, a très peu de chance d'accéder au palais Zirout Youssef dans le cas où «l'Algérie Verte» arrive à décrocher deux sièges. Et pour cause, la troisième sur la liste est une femme appartenant à Ennahda. Une autre source nous affirme que le candidat du MSP, ainsi que ses camarades du parti, ont préféré déserter la campagne. Ainsi, le candidat tête de liste se trouve livré à lui-même, ajoute-t-on. D'autre part, on explique cette éclipse de «l'Algérie Verte» par d'autres facteurs. Le premier est l'effritement du parti MSP à Oran. Certains de ses ex-cadres ont rejoint Menasra dès l'annonce de la fronde contre Soltani et se sont retrouvés, par conséquent, dans les premières loges du nouveau parti islamiste, le Front pour le changement. D'un autre côté, les autres partis composant l'alliance «l'Algérie Verte» n'ont jamais pu renforcer leur ancrage au niveau de la wilaya d'Oran. Ces facteurs objectifs, conjugués aux ambitions et rivalités personnelles, ont fait que ce conglomérat demeure aphone à Oran, la troisième wilaya du point de vue du corps électoral après Alger et Sétif.

Mais est-ce que cette absence profite aux autres partis islamistes? C'est un autre débat?