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Sept et vingt ans de prison pour des voleurs de câbles

par Houari Saaïdia

Le procès tenu hier devant le tribunal criminel a mis en évidence l'«audace» des pilleurs de câbles de cuivre.

Se déplacer, de nuit, en groupe, du faubourg de Sid El-Bachir aux Andalouses -soit plus de 45 kilomètres-, à bord d'une Mazda, en étant équipé d'un arsenal d'outils, escalader un mur de clôture surelevé de fil barbelé, déterrer 2.650 mètres de câble téléphonique après en avoir défoncé les chambres à béton en utilisant le véhicule comme force de traction. Puis sectionner sur place le câble en plusieurs morceaux pour le transporter ensuite vers une cache à Sid El-Bachir, où il sera vendu à la pesée.       Il faut avoir assurément de l'audace pour faire cela.

Ce qui ne manquait guère aux membres d'une association de malfaiteurs qui comparaissaient hier pour vol qualifié (de câble téléphonique). Ils sont au nombre de six, dont quatre détenus et deux en fuite. Les faits remontent à la nuit du 27 août 2011, début du mois de Ramadan. Cette nuit-là, une grande partie de la corniche oranaise, y compris la commune côtière d'Aïn El-Kerma, s'est trouvée d'un seul coup coupée des réseaux de téléphone et d'Internet. Une coupure qui durera plusieurs jours. Le lendemain, les équipes téchniques d'Algérie Télécom localisent le point de rupture et ne peuvent que constater les dégâts. Une section de 650 mètres de câble avait disparu, une autre de 2.000 mètres se trouvait sur place, enlevée, fractionnée, et prête au chargement. Il s'agissait de la ligne téléphonique reliant Bousfer-Plage et El-Ançor et alimentant, entre autres, le complexe touristique des Andalouses. La direction d'Algérie Télécom d'Oran dépose aussitôt une plainte auprès de la brigade de gendarmerie nationale d'El-Ançor. Une souricière est tendue sur les lieux. La nuit suivante, les pilleurs reviennent pour récupérer le reste du butin, les 2.000 mètres du câble restant. Ils seront ceuillis sur le champ.

Contre les quatre mis en cause détenus, le représentant du ministère public a requis 10 ans de réclusion. Ils écoperont finalement de 7 ans de réclusion criminelle. Les deux accusés en fuite, quant à eux, ont été condamnés à 20 ans de réclusion criminelle par contumace. Algérie Télécom qui s'est constituée partie civile a déploré un préjudicie de 3,8 millions de DA, demandant des dommages et intérêts.