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Ils réclament leurs droits: Un rassemblement d'anciens militaires devant l'APN dispersé

par M. M.

La tentative de rassemblement, hier devant l'APN, de quelques dizaines d'anciens militaires contractuels, dont certains portent les blessures des années 90, a été empêchée par un imposant renfort de policiers anti-émeutes. Encerclés, dispersés puis encadrés et conduits jusqu'à la gare de l'Agha de la SNTF, ils ont été invités à rentrer chez eux.

«Nous ne sommes pas des appelés mais d'ex-soldats contractuels de l'ANP. Nous avons servi durant les années de terrorisme, et c'est le moment pour nous de demander nos droits. Certains ne peuvent plus travailler pour subvenir aux besoins de leurs familles», affirme l'un d'eux.

Ils réclament l'aide au logement et des indemnités d'invalidité après plusieurs années passées au service de la nation et face aux risques quotidiens de perdre la vie dans des embuscades ou des explosions d'engins piégés.

«Nous, les HDT (hommes de troupes), nous sommes lésés. Nous n'avons eu aucun droit», affirme un ancien contractuel de l'armée de la wilaya de Saïda. S'appuyant sur une béquille, il montre le pied blessé «lors d'une embuscade, en 2000, où le nombre de morts et de blessés avait atteint 42», raconte-t-il. «Nous avons été jetés comme des malpropres après. Personne n'a demandé après nous», dit-il encore.

Les protestataires affirment avoir été maltraités par la police. «Un parmi nous a reçu un coup sévère sur le nez. Il a obtenu un certificat d'invalidité de 2 mois à l'hôpital Aïn Naadja. Pour nous empêcher de venir à Alger, ils ont tout fait pour nous bloquer dans différentes gares du pays. Nous devions être 3.000, mais nous avons été dispersés. Je ne sais même pas si ceux qui devaient aller au MDN ont pu s'y rendre», raconte un autre membre du collectif des anciens contractuels de l'ANP.

Une fois à l'intérieur de la gare de l'Agha, les portails ont été refermés derrière eux. Les protestataires sont invités à reprendre le chemin du retour sans que leurs doléances soient prises en charge et sans qu'ils soient reçus par une quelconque autorité.