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La persistance des intempéries fait craindre le pire

par A. Mallem

A chaque bulletin de la météo qui ne cesse d'annoncer la continuation des perturbations atmosphériques avec chutes de neige à des altitudes qui changent chaque jour mais restent toujours à des hauteurs où leur ville est incluse, les Constantinois sont gagnés par l'angoisse et la pénurie.

La météo qui vient d'annoncer encore l'arrivée d'importantes perturbations jusqu'à vendredi prochain n'a fait qu'ajouter à leurs inquiétudes et les pousser vers les rares points d'approvisionnement encore ouverts, notamment les boulangeries et les laitiers, pour faire leurs emplettes en prévision d'une autre semaine de «blocus» qui est imposé par la neige depuis vendredi dernier. Avec la majorité des administrations et des services publics qui demeurent fermés, les employés n'ayant pu s'y rendre faute de moyens de transports tous à l'arrêt, les épiceries qui ont gardé les rideaux baissés depuis cinq jours déjà, les marchés publics avec des étals vides, et pour cause, les commerçants de gros du marché du Polygone sont encore entrés en grève hier matin, la grande métropole de l'Est donne l'aspect d'une ville morte.

La cellule de crise qui a été installée dernièrement au niveau du cabinet du wali a lancé le plan Orsec dès la seconde journée des chutes de neige et essaie de parer au plus pressé en libérant les voies de communication vitales. Supervisée par le secrétaire général de la wilaya, cette cellule a été mise en place pour coordonner le travail des brigades mixtes composées de la Protection civile, la Gendarmerie nationale, des services de la Sonelgaz et des Mines et faire face aux situations d'urgence. Aux aguets H/24, les éléments des brigades d'intervention ont axé leurs actions sur l'ouverture des voies de communication pour approvisionner les populations en denrées alimentaires, en énérgie électrique et en gaz. Dans ce cadre, on a entendu hier à la radio régionale de Constantine, que des zones situées dans les daïras de Zighoud-Youcef et Aïn-Abid sont complètement isolées et n'ont pu être approvisionnées en denrées alimentaires, notamment le lait, que hier dans la matinée. Les déplacements à partir des quartiers périphériques, de Ziadia et de Ali Mendjeli, par exemple, vers le centre-ville sont très difficiles et beaucoup de fonctionnaires, et non des moindres, ainsi que des travailleurs ont avoué qu'ils sont restés cloîtrés chez eux au niveau de ces quartiers, depuis quatre jours. Ceux qui ont tenté de rejoindre coûte que coûte leur travail, assurent avoir fait le déplacement en plus de deux heures sous le vent et la neige, alors qu'habituellement, cela ne demande qu'un petit quart d'heure de marche. La situation reste précaire et le pire est à craindre dans le cas d'une prolongation des intempéries.

Sur le plan économique, la situation est aussi inquiétante car plusieurs entreprises des secteurs public et privé sont à l'arrêt parce que le personnel rencontre des difficultés pour se déplacer étant donné que les services de transport public et les taxis ne fonctionnent pas non plus et que plusieurs routes demeurent bloquées soit par l'accumulation des neiges, soit par la chute des branches d'arbres qui cèdent sous le poids des neiges. Aussi, les établissements scolaires, écoles et lycées, ont donné congé aux élèves depuis dimanche en attendant une amélioration de la situation. Et c'est une décision appropriée car les déplacements à pied d'un point à l'autre, même les plus proches, sont devenus aléatoires et sources d'accidents pour les personnes. Hier, le secrétaire général du CHU de Constantine, M. Rouabehi, a communiqué à la radio un bilan de 121 blessés à cause de chutes survenus sur les chaussées glissantes, et 21 autres dans des accidents de la circulation.