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Elle tient à sa «liaison directe» avec le gaz algérien: L'Italie veut hâter la réalisation du Galsi

par Salem Ferdi

Hâter le processus pour engager la réalisation du Galsi, le gazoduc qui relie l'Italie à l'Algérie. Tel est l'objectif que s'est fixé jeudi le vice-ministre italien de l'Industrie, Stefano Saglia. En toile de fond, un souci de sécuriser les approvisionnements alors que le monde arabe connaît des tumultes politiques.

«Il est de notre intérêt que le gazoduc soit autorisé le plus rapidement possible. Le processus (d'approbation) est à un stade avancé» a-t-il déclaré en indiquant qu'une «conférence des services» qui regroupe toutes les parties prenantes italiennes (experts du ministère de l'Industrie et autorités locales) allait être réunie bientôt afin de clore le processus. Le ministère de l'Industrie devrait donner son approbation finale une fois que la Conférence des services ait apporté son soutien au projet. Le gouvernement italien qui veut diversifier ses sources d'approvisionnement veut accélérer la cadence. Stefano Saglia explique clairement l'intérêt de l'Italie dans ce projet. «Le gazoduc Galsi est un projet stratégique. Il nous relie directement à l'Algérie, sans passer par d'autres pays. Il augmente donc la sécurité de l'approvisionnement national et permet d'approvisionner la Sardaigne en méthane». Il a également souligné que la «pertinence» du projet Galsi a été « reconnue au niveau communautaire » européen. Cette référence à la sécurité des approvisionnements est devenue presque une obsession. Les évolutions récentes de la situation politique dans la région - cela peut paraître exagéré dans le cas de la Tunisie- créent un sentiment d'incertitude qui rendent plus intéressant un approvisionnement «direct».

TRANSMED, UNE «PREMIERE» INQUIETANTE

Il est vrai qu'en juillet dernier une tentative de sabotage du gazoduc Transmed reliant l'Algérie à l'Italie via la Tunisie avait été enregistrée au niveau de la localité de Bouachira dans le gouvernorat de Zaghouan. Un Conseil des ministres tunisien avait même souligné la «gravité» de la tentative de sabotage qui était une première pour le moins inquiétante. Le gazoduc Transmed, en activité depuis 1983, a vu sa capacité doubler en 1994. Mais même si cette tentative de sabotage a inquiété, il est clair que le Galsi n'a pas vocation pour remplacer Transmed qui est un investissement qu'il ne s'agit pas de délaisser. Le Galsi, prévu par un accord conclu en novembre 2007 doit transporter 8 milliards de m3 de gaz destiné à l'Italie mais aussi à d'autres pays européens. Il doit relier Hassi-R'mel à El Kala dans sa partie «On Shore» sur une longueur de 640 km et dans sa partie «Off Shore», El Kala à Cagliari en Sardaigne sur une distance de 310 km. L'investissement est estimé à 3 milliards d'euros. En réponse à des rumeurs et des analyses faisant état d'un « gel » de fait du projet, le ministre algérien Youcef Yousfi, a assuré, il y a 4 mois, qu'il n'avait pas été remis en cause. «Nous sommes en train de discuter avec nos partenaires. Il n'y a pas de remise en cause du projet», avait-il indiqué. Il n'en reste pas moins que par rapport aux prévisions initiales, le projet accuse du retard. Le processus d'attribution de l'autorisation en Italie explique en bonne partie ce retard mais il y a également le fait que les discussions entre Sonatrach et les entreprises italiennes concernées n'ont pas encore abouti. Les projections indiquent que si les choses se passent au mieux, le Galsi pourrait entrer en fonctionnement en 2014.