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49.000 travailleurs étrangers dans les grands chantiers

par Moncef Wafi

La 14ème session de la tripartite prévue fin septembre abordera les dossiers sociaux, comme décidé lors de la dernière rencontre entre les représentants du gouvernement, du syndicat et du patronat, tenue le 28 mai dernier et consacrée exclusivement à l'examen des moyens de développer l'économie et de promouvoir l'entreprise. Le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens, Abdelmajid Sidi Saïd, avait alors déclaré qu'il diffère les dossiers sociaux que son Organisation compte présenter à la tripartite de septembre prochain, et ce, pour respecter l'ordre du jour assigné à ce sommet par le chef de l'Etat personnellement. De son côté, le Premier ministre a rappelé qu'une tripartite sera également conviée en septembre pour se pencher sur les questions à caractère social. C'est donc autour de dossiers lourds à caractère social que devront se retrouver et le patronat et le syndicat sous l'arbitrage du gouvernement. Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, qui a annoncé ce sommet, a indiqué que le gouvernement est en concertation avec ses partenaires sociaux afin d'arrêter l'ordre du jour de cette réunion. Un ordre du jour qui s'articulera essentiellement autour du nouveau code du travail dont «d'importants points n'ont pas encore été tranchés», a encore indiqué le représentant du gouvernement. Soulignant le rôle de son ministère, M. Louh est revenu sur la stratégie de l'emploi lancée en 2008, expliquant qu'elle appuie l'investissement productif, créateur de postes d'emplois, en créant des dispositifs publics d'appui de l'emploi de jeunes. A propos du chômage dans les régions du Sud du pays, le ministre, sans rentrer dans le détail des chiffres, a précisé que le chômage est national tout en soulignant son retrait depuis 1999, passant de 30 % à 10 % en 2010, chiffres donnés par l'Office national des statistiques (ONS) qui se conforme aux normes de l'Organisation internationale du travail (OIT), précisera-t-il, comme pour justifier des statistiques remises en doute par de nombreux observateurs de la scène sociale algérienne. Par ailleurs, M. Louh a tenu à démentir les informations imputées à son département sur un éventuel effacement de la dette des jeunes bénéficiaires de crédits d'aide à l'emploi, rappelant que la Caisse nationale d'aide à l'emploi de jeunes et la Caisse nationale d'assurance chômage ont permis la création de postes d'emploi et qu'une grande partie de jeunes assistés ont réussi à créer des entreprises et partant d'autres postes d'emploi. Quant à la résiliation des contrats d'emploi aux retraités, il a tenu à les rassurer en écartant cette éventualité, revenant sur une idée reçue qui veut que les cadres retraités soient installés dans d'importants postes dirigeants, ce qui quelque part n'est pas forcément faux. Le ministre a, en outre, relevé que la main-d'œuvre étrangère en Algérie a atteint 49.000 travailleurs employés dans les grands projets, dont celui de l'autoroute et des travaux publics. A propos de la carte Chifa, le ministre a indiqué que 6.300.000 cartes ont été distribuées à ce jour et que son usage sera élargi à tous les prestataires à l'horizon 2013, en affirmant que le patient ne paiera que le taux fixé par la loi, soit 20% pour les assurés dont la cotisation s'élève à 80%. Il ajoutera également que 2.400.000 personnes, entre malades chroniques et travailleurs percevant moins de 15.000 DA, le Smig national, bénéficient actuellement de soins à titre gracieux grâce au système du tiers payant. Pour ce qui est des autres catégories, le plafond a été fixé à 2.000 DA à raison de deux fois par trimestre. Tayeb Louh a aussi tenu à rassurer le monde du travail en affirmant que le gouvernement ne comptait pas relever le taux de contributions des travailleurs à la Sécurité sociale, précisant que le secteur était en quête de ressources supplémentaires, notamment à travers la rationalisation des dépenses des assurances-maladie.