Dramatique sort pour ce père de famille de 52 ans qui a péri calciné à bord d'un sardinier dans des conditions effroyables. Il était environ 21h30 vendredi quand ce dernier, mécanicien de son état à bord du sardinier «Abdalwahide Zakaria», aurait manœuvré la commande de marche pour faire démarrer le moteur quand soudain s'en suivit une terrible explosion dont l'origine reste encore indéterminée même si des professionnels de la mer laissent planer un doute sur une possible présence de gaz au niveau de la salle des machines. La forte explosion, qui a mis en effroi des marins pêcheurs en route pour la mer, a aussitôt provoqué un immense incendie au niveau de cette même salle des machines. Le raïs et un marin pêcheur qui, semble-t-il avaient tenté de porter secours au mécanicien furent blessés, le premier un peu plus touché par les flammes. Ils seront évacués, un peu plus tard, vers les UMC de Béni-saf.

Alertés, les secouristes se rendirent aussitôt sur les lieux. Cette indication ne fera pas l'unanimité. Car selon des voix de marins pêcheurs qui se sont élevées sur place, l'opération de lutte contre cet incendie aurait mis du temps pour se mettre en place. D'ailleurs, les choses ont failli tourner au vinaigre quand des proches de la victime et quelques gens de la mer, en colère pour avoir constaté une certaine lenteur dans les opérations, s'en sont pris aux secouristes n'était-ce l'intervention d'une brigade de la BMPJ. L'opération de lutte durera plusieurs heures mais en vain. D'ailleurs l'embarcation restera la proie des flammes jusqu'à une heure tardive avant de couler.

A noter aussi, qu'en signe de solidarité, aucun sardinier n'a lâché ses amarres. Tous sont restés au port et même ceux qui avaient pris la mer, un peu avant la catastrophe, sont retournés à quai. Quant aux armateurs de pêche, la plupart avait une mine angoissée semblant craindre le même sort à leurs biens. L'exemple de cet armateur qui lança à haute voix à notre direction «Je vous en conjure, mettez ça dans votre journal, qu'on aimerait bien savoir à quoi sert une unité d'intervention, implantée au port, quand celle-ci ne dispose pas de moyens adéquats pour lutter contre le feu ou encore tous ces appontements, tout nouvellement construits, dont on n'a pas encore prévu de bouches d'eau en prévision d'incendies». Avant d'ajouter, «Je défie aussi quiconque que même les bouches d'incendie, installées sur le quai opposé (Est), n'ont jamais été mises à l'essai». Enfin, ce n'est que dans la matinée de ce samedi, vers 9h30, que le corps du mécanicien totalement calciné a été retiré d'une épave coulée à même le quai. Soulignons aussi que le sardinier de construction locale était, acquis dans le cadre du PRSE, depuis à peine 03 années.