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Un rassemblement prévu le 11 juin à Paris: Est-ce que justice sera rendue à Ali Ziri ?

par Djamel Belaïfa

Le collectif " vérité et justice pour Ali Ziri ", le retraité algérien décédé en France le 11 juin 2009 après une interpellation musclée à Argenteuil, maintient la pression sur les autorités judiciaires pour que toute la lumière soit faite sur les circonstances de la mort du ressortissant algérien. A l'occasion du 2ème anniversaire de la mort de Ziri, le collectif a décidé d'amplifier la mobilisation citoyenne en organisant un nouveau rassemblement le 11 juin 2011 à 14h devant le ministère de la Justice, place Vendôme a Paris.

D'autres collectifs de familles victimes de violences policières, regroupés autour de VV (Vies Volées), seront présents pour exiger vérité et justice. Un rassemblement aura lieu le même jour à 12h sur le lieu de l'interpellation d'Ali Ziri (angle des rues Jeanne d'Arc et Antonin-Georges-Belin à Argenteuil).

Ali Ziri est mort le 11 juin 2009 à la suite d'un contrôle policier. Aux environs de 20h30, trois policiers d'Argenteuil, dont une femme, ont procédé à l'arrestation d'un conducteur d'un véhicule Arezki K., un autre ressortissant algérien âgé de 61 ans, près du croisement des boulevards Jeanne d'Arc et Léon Feix. Le conducteur était accompagné par le défunt Ali Ziri, assis sur le siège avant du véhicule. Selon le témoignage du conducteur, les trois policiers lui ont d'abord demandé de sortir du véhicule au même titre que le passager Ali Ziri. Suivent alors des menaces de les emmener au poste, puis des insultes? et enfin des menottes et des coups. C'est en voyant son ami Arezki traîné par terre que le défunt est intervenu pour tenter de calmer les policiers en leur demandant de le laisser tranquille et qu'il allait déposer plainte contre eux. Les deux Algériens sont alors malmenés et poussés avec violence à l'intérieur d'un véhicule de police. C'est dans ce véhicule que le drame, ayant entraîné la mort du retraité algérien, s'est apparemment produit, alors que les deux hommes sont transportés à l'hôpital d'Argenteuil.

Le conducteur affirme avoir fait l'objet d'un tabassage continu, au même titre que le défunt Ali Ziri. Alors qu'ils étaient tous les deux menottés, le médecin traitant d'Arezki K., ainsi que celui de l'hôpital lui ont d'ailleurs prescrit un arrêt de travail de huit jours. Les proches et les amis du défunt, qui se sont rendus à l'hôpital d'Argenteuil, ont tous constaté que plusieurs coups étaient visibles sur le corps de la victime. Le 24 juin 2009, une marche pacifique a réuni plus d'un millier de personnes à Argenteuil pour exiger la vérité. Le 24 juillet 2009, l'Institut médico-légal de Paris rend les conclusions d'une autopsie, qui relève l'existence de 27 hématomes, dont certains ont entre 12 et 17 cm de longueur. " Ali Ziri est mort suite à un arrêt cardio-circulatoire d'origine hypoxique, généré par suffocation et appui postérieur dorsal ". Le 12 octobre 2009, le parquet de Pontoise délivre un réquisitoire supplétif " contre X " pour " violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ". En septembre 2010, un nouveau juge d'instruction est désigné.

Le 15 avril 2011, les conclusions de nouveaux examens complémentaires viennent enfin d'être connues : " La reconstitution des faits et expertises anatomopathologiques permettent d'affirmer que l'inefficacité cardiaque constatée aux urgences du CH d'Argenteuil est secondaire à un trouble majeur du rythme cardiaque, lui-même secondaire à un épisode hypoxique en rapport avec les manœuvres d'immobilisation et les vomissements itératifs... le manque de discernement a conduit à des comportements qui n'étaient pas sans conséquence sur l'état de santé de M. Ziri ". Ces nouveaux éléments confirment que des violences policières sont à l'origine de la mort d'Ali Ziri, chose que les proches et le collectif d'Ali Ziri ont toujours soutenue.