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Envolée des prix de la semoule à deux mois du Ramadhan

par Salah C.

Depuis la fin de la semaine dernière, les prix de la semoule ont connu une hausse substantielle de l'ordre, selon plusieurs grossistes et factures à l'appui, de 125 DA le sac de 25 kg, soit 500 DA le quintal. Du coup, le grossiste n'a pas de choix que de faire payer cette augmentation au détaillant qui verse 1.075 DA le sac de 25 kg contre 950 il y a de cela une semaine. En clair, cette augmentation non justifiée va avoir des répercussions sur le prix au détail qui même avant cette hausse était supérieur à celui fixé par l'Etat, à savoir 40 DA le kilo pour la semoule supérieure. Les grossistes craignent ainsi les opérations de contrôle de la part des services de la DCP qui pourront sévir juste pour le non-respect du prix officiel qui est de 3.700 DA le quintal, contre 3.500 à la sortie d'usine pour arriver enfin à 4.000 chez le détaillant.

Or, ces tarifs fixés depuis le 1er janvier 2008 sont loin d'être respectés et les grossistes se disent lésés par cette situation de spéculation étant donné qu'ils demeurent le maillon le plus ciblé par les services de contrôle. Interrogé à cet effet, M'hamed Metidji, le directeur général du groupe Metidji, l'un des plus gros producteurs de la région Ouest, affirme qu'à la sortie d'usine aucune augmentation n'a eu lieu et que chaque semaine les services de la DCP reçoivent les états des ventes, ainsi que la facturation et que si spéculation il y a, il appartient aux services de la DCP de situer les responsabilités. Au plan de l'offre, les grossistes soulignent que la semoule manque sur le marché, contrairement à la farine dont les quantités commercialisées répondent suffisamment à la demande. Selon certains de nos interlocuteurs, la semoule en tant que produit de base aurait été convoitée par certains réseaux de spéculateurs qui alimenteraient les zones frontalières en direction des marchés informels tunisiens et même libyens qui connaissent des perturbations en raison de leurs situations politique et sécuritaire interne.

Cette thèse a été avancée par le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, devant les membres du Conseil de la nation qui a toutefois précisé que ces pratiques concernent notamment les régions Centre et Est du pays. Le ministre avait également imputé ces dysfonctionnements à une hausse de la consommation et à la consécration de quantités supplémentaires à l'industrie des pâtes. Au plan de la disponibilité de la matière première, M. Benbada a affirmé que le stock de blé de l'Office interprofessionnel des céréales (OAIC) et les quantités disponibles au niveau des ports sont suffisants. La situation sera encore meilleure à partir de juillet avec la mise sur le marché céréalier de la production nationale à l'issue de l'achèvement de la campagne moissons-battage qui a débuté dans certaines wilayas et qui prendra fin vers la fin du mois prochain.