Construit à coups de dizaines de milliards de centimes, le nouveau centre commercial situé sur la route d'Alger est à l'abandon, au grand dam de la trentaine d'acquéreurs qui occupent actuellement les lieux sur les 191 locaux composant le centre construit sur quatre niveaux.

En effet, ce centre étant dépourvu de toutes les commodités, à commencer par l'absence d'eau potable, de gaz de ville et de réseau d'assainissement et même de réseau téléphonique, la quasi-totalité des acquéreurs des locaux commerciaux n'ont toujours pas occupé les lieux, le transformant ainsi en une sorte de bâtisse abandonnée, cernée de tous les côtés par des détritus en tous genres.

Malgré les nombreuses démarches effectuées par les locataires des locaux commerciaux auprès des autorités en charge de la gestion du centre commercial, celui-ci demeure toujours livré à lui-même, comme ce restaurant «où l'on est obligé de laver nos ustensiles et faire le ménage avec des bassins que nous rejetons dans la nature», témoigne, dépité, l'un des commerçants rencontrés sur place.

L'absence de sécurité au sein du centre commercial est l'autre «point noir» dénoncé avec vigueur par les commerçants, surtout que ces derniers sont toujours sous le choc après avoir découvert par un triste matin le gardien de nuit assassiné.

Certains des commerçants ont même menacé de restituer les clefs et réclament le remboursement de leur argent si «aucune solution n'est trouvée rapidement», comme ce jeune homme qui a mis toute ses économies dans la création d'un pressing. «Mais comment voulez-vous que je le fasse fonctionner sans eau», s'interroge-t-il, l'air perdu.