Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Grands brûlés : Le problème de prise en charge post-opératoire

par J. Boukraâ

Le renforcement des structures de prise en charge des grands brûlés, l'augmentation de la capacité en lit de cette spécialité, l'ouverture des services de soutien et l'ouverture d'un service de chirurgie réparatrice pour les enfants au niveau de l'établissement spécialisé en pédiatrie de Canastel, favoriser les échanges entre les pays de la Méditerranée et les pays arabes figurent parmi les plus importantes recommandations formulées ,par les participants aux travaux du Congrès méditerranéen sur la chirurgie plastique initiée en partenariat par le service des grands brûlés de l'établissement hospitalier d'Oran avec le Club méditerranéen des brûlures et désastres d'incendies (MBC, basé en Italie), apprend-on du Pr. Kaid Slimane, membre du comité organisateur du congrès.

 Les spécialistes algériens qui ont animé cette rencontre étaient unanimes que l'absence de services de soutien dédiés à la prise en charge des brûlés après l'acte chirurgicale pose un grand problème dans la prise en charge des malades, surtout qu'en Algérie le brûlé occupe un lit d'hôpital durant 3 mois, alors que dans les autres pays l'occupation du lit est de 15 jours.

 Le malade est ensuite orienté vers un service de soutien. Cette situation est aggravée par la saturation des services de chirurgie réparatrice. L'Algérie compte, en effet, cinq services de prise en charge de ce genre de malade, celui de l'Etablissement hospitalier spécialisé de Douera (Alger) est le plus important dans ce domaine en Algérie, accueillant chaque année plus 10.000 patients dont 1.000 nécessitent une hospitalisation alors que 100 décèdent. Vient en deuxième position le service de chirurgie plastique et réparatrice du Centre hospitalo-universitaire d'Oran (CHUO) et qui reçoit les malades de toute la région Ouest (englobant 12 millions d'habitants). Ce service ne compte que 19 lits. Les spécialistes ont également mis l'accent sur l'importance de la formation dans ce domaine. Signalons dans ce contexte que la tutelle a mis en place un résidanat spécifique à la chirurgie plastique qui accueillera ses premières promotions dès la prochaine année universitaire.

 La nouvelle filière dont le cursus s'étalera sur cinq années permettra, à cette échéance, de combler les besoins en compétences à l'échelle nationale. En outre la prise en charge des grands brûlés sera bientôt consolidée par la réalisation à Oran d'un nouvel établissement spécialisé au profit des patients de la région Ouest du pays. La future infrastructure comprendra cinq services dédiés à la réanimation (22 lits), à la chirurgie plastique et réparatrice (40 lits), à la rééducation (40 lits), à la chirurgie esthétique (10 lits) et aux admissions en hôpital de jour (8 lits). Le Congrès méditerranéen d'Oran a regroupé plus de 200 spécialistes algériens et étrangers venus de France, d'Italie, du Liban, du Maroc et de la Tunisie. Les objectifs de cette rencontre consistent en «la vulgarisation de cette spécialité chirurgicale et l'acquisition de nouvelles connaissances techniques- Parmi les thèmes débattus, les brûlures électriques, les brûlures en situation de catastrophe, les brûlures des enfants, les recouvrements cutanés, la réduction mammaire, et la prise en charge du vieillissement du visage.