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Animation culturelle et scientifique à Oran: Les institutions étrangères ouvrent le bal

par Ziad Salah

En recevant dimanche dernier J.P.Chevènement, le CCF d'Oran a donné le coup de starter des activités intellectuelles de la nouvelle saison.

La foule nombreuse que la salle de conférence de ce centre n'a pu contenir témoigne de la grande soif d'une partie de la population d'Oran de ce type d'activités. Deux autres institutions étrangères emboîtent le pas au CCF dans ce domaine.

Il s'agit de l'Institut Cervantès qui recevra de son côté le 28 de ce mois Francis Ghiles qui évoquera dans une conférence l'expérience turque et espagnole comparativement à l'Algérie. De sa part, le CEMA (Centre américain des études maghrébines) inaugure sa saison par une conférence que donnera Nadir Maarouf, un universitaire oranais qui a terminé sa carrière en France.  Quant à l'IDRH, un établissement privé, il recevra le 30 septembre l'homme d'affaires algérien Issaad Rabrab qui évoquera son expérience de manager. Précisons que cette conférence se tient dans le cadre des portes ouvertes qu'organise l'IDRH marquant le démarrage de la nouvelle saison de formation.

Par ailleurs, une poignée d'universitaires et de journalistes préparent une rencontre sur le penseur algérien Mohamed Arkoun, décédé récemment.    Cette initiative vise à se démarquer de «l'oubli» des institutions algériennes à l'endroit de cet islamologue qui a marqué son temps et qui a été enterré au Maroc, loin de sa terre natale qui lui a refusé la reconnaissance digne de son statut reconnu partout ailleurs. La date de cette manifestation est fixée pour le quarantième jour de son décès.

Pendant ce temps, les institutions publiques se complaisent dans leur sommeil. On dirait que la rentrée ou la reprise n'a pas encore sonné pour eux. Cette somnolence prolonge un été marqué par l'absence de toutes activités culturelles, scientifiques ou de loisirs. Hormis un festival ne justifiant aucunement son appellation et la programmation du TRO, notamment durant le mois de ramadan, Oran semble avoir consommé son divorce avec l'animation culturelle et intellectuelle. Ce qui pousse certains Oranais à s'interroger sur les affectations allouées aux institutions chargées d'insuffler un semblant de vie à la culture sur le plan local.

De leur côté, les institutions relevant de l'Université brillent elles aussi par leur absence.

A quelques exceptions, l'année universitaire commence en novembre et prend fin en mai, selon les dires d'un universitaire. Le CRASC entame la nouvelle année par un colloque international portant sur le harcèlement sexuel.

 Cette manifestation est programmée pour les 6 et 7 octobre prochains au siège du CRASC. D'autre part, selon une information diffusée sur son site, ce centre organise un autre colloque national, prévu le 13 et 14 octobre intitulé «Quelles formations pour quels emplois ?» D'une manière globale, un universitaire nous dira que « tout au mieux, chaque faculté organise un colloque soit national ou international par an. Et généralement ces manifestations interviennent entre le mois d'avril et de juin.»  Ce qui donne au mieux une quinzaine de manifestations par an à l'actif de l'Université.

Avec moins de dotation budgétaire, les institutions étrangères, dont le nombre est malheureusement très limité, font mieux, remarque-t-on. «Nous avons toute une saison devant nous pour s'en convaincre», ajoutera notre interlocuteur, qui requiert l'anonymat pour ne pas s'attirer les foudres de ses collègues.