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«L'Afrique
blanche ou noire, elle est toujours marron»
En Afrique (dans la majorité des pays) en général et en Algérie en particulier, nous avons de bons médecins, de bons chirurgiens, de bons pilotes, de superbes ténors du barreau et aussi d'excellents hommes et femmes politiques. Mais, très peu de bons ingénieurs expérimentés capables d'élaborer de cahiers des charges et bien choisir des équipements industriels lourds (pompes, moteurs, compresseurs), et des infrastructures civiles nécessaires au pays (barrages, stations de refoulement, stations d'épuration d'eau et usines de liquéfaction de gaz). Tous ces équipements lourds, chers, indispensables au développement du pays sont soit : déterminés uniquement par les constructeurs et les fournisseurs étrangers, soit : «définis» par un bureau d'études algéro-libano-franco-égyptien qui élabore? des documents copiés/collés des fournisseurs européens. Il suffit de visiter les usines et les barrages dans le pays, observer attentivement le cycle de fonctionnement, poser les bonnes questions pour constater que 70% de nos installations achetées clés en mains sont inadaptées, inefficaces et souvent en panne. Elles sont très coûteuses à l'achat, à l'exploitation et à l'entretien. Le tout réalisé par des expatriés qui se régalent et se délectent de cette situation qui dure. En Algérie, les exemples ne manquent pas. Après les mille et une péripéties de l'usine sidérurgique d'El Hadjar (qui a enrichi une dizaine de pays) près de Annaba. Une manne nouvelle en milliards s'offre aux constructeurs/assembleurs/vendeurs et aux rabatteurs de tous poils. Des stations de pompage et des usines de dessalement d'eau de mer sont achetées sans aucune pré-étude interne. Ces mégaprojets s'ont définis, installés et exploités par les fournisseurs/installateurs étrangers (un filon en or pour les Européens qui donne peu de satisfaction actuellement à la population qui continue à souffrir par le manque d'eau aux robinets). Pour fixer les idées, deux exemples qui ont fait couler beaucoup d'encre durant les années 2000. 1er Les deux ou trois usines de dessalement d'eau de mer achetées à prix d'or par l'ex- PDG du groupe KHALIF, de vieilles casseroles fabriquées dans les années 80 destinées à une utilisation locale des expatriés américains qui travaillaient en Arabie Saoudite. Ces carcasses rouillées obsolètes payées rubis sur l'ongle ont fini au fond de la mer à Alger, et les quatre millions de dollars algériens ont fini dans les fonds de poches de quelques Londoniens malins... Qui ?, Comment ?, Pourquoi ? 2ème Le barrage et la station de refoulement de Béni-Haroun : une vraie prouesse technique ??? «L'exemple type de ce que les Africains ne doivent surtout pas faire, pas acheter» a) Un super-barrage de moins de quinze ans plein d'eau qui inquiète le pouvoir, angoisse la population, et les robinets d'eau dans les foyers sont souvent à sec. Pourquoi ? b) Une méga-station de moins de cinq ans qui fonctionne avec un seul groupe, doucement le matin et pas trop vite le soir. Cette station est équipée de deux groupes motopompes, des prototypes de 93 mégawatts chacun (unique au monde). Ça flatte l'ignorant et ça enrichit le savant? Pour fixer les idées, la puissance d'un groupe motopompe c'est l'équivalent de 93.000 fers à repasser. Ces deux méga-groupes sont alimentés en haute tension via un démarreur/variateur très sophistiqué, un prototype, en cas de casse, il faut prévoir une longue attente pour le remplacement. Ces deux « monstres » de 93.000 kilowatts chacun installés à Béni-Haroun, sont uniques au monde. Ni les Etats-Unis, ni le Japon, ni le Canada, ni la France ne sont dotés d'engins de ce type, et pour cause. Pourquoi les avoir acceptés en Algérie ??? Notons que l'un des deux groupes a été en panne à deux reprises. La 1re fois, dès le 1er démarrage en 2007, le palier a chauffé et généré de graves dysfonctionnements. Il a fallu 12 mois de travaux pour réparer les dégâts. La deuxième fois en juillet 2010, destruction du rotor bobiné du moteur électrique. La cause ??? Pour les fournisseurs/installateurs, la cause serait un court-circuit dû à la qualité de l'énergie électrique fournie par les Algériens. Pour les Algériens attentifs?, la cause est due à l'incident subi par le rotor dans le bateau lors du transport (Espagne/Algérie), l'immense rotor bobiné du moteur (mal arrimé) a subi des chocs qui ont occasionné la dégradation du diélectrique du bobinage, ce dernier n'a pas été remplacé, il a été seulement rafistolé en toute hâte. Le temps d'arrêt pour remplacer le rotor serait de quinze mois environ. Le manque de production et le coût de la réparation s'élèveront à deux millions de dollars environ. Qui va régler la facture ? J'arrête ici ma petite histoire qui n'intéresse peut-être personne, et/ou pour ne pas démoraliser les rares citoyens attentifs qui n'ont ni eau, ni bas, ni aucun moyen de remédier à la situation. Et aussi, pour nos responsables qui ne souhaitent pas trop parler de choses qui fâchent. Vivons heureux, vivons cachés. De mon point de vue, ce papier n'est pas un dénigrement, mais plutôt une critique positive. C'est un constat sur le vif. Disons que c'est la faute à personne, c'est comme ça ! Nous progressons doucement, petit à petit, avec nos modestes moyens, nos capacités et notre mentalité. Nous sommes un pays jeune, nous apprenons à apprendre, à marcher et puis à courir convenablement pour espérer rattraper les autres loin devant, afin de participer à la compétition mondiale à laquelle se livrent les grandes entreprises modernes. A condition que les sélectionneurs regardent loin, voient large, ouvrent les oreilles pour écouter les murmures des citoyens lucides, afin d'ériger de vrais pôles de compétences et des centres de formation performants capables de former des hommes et des femmes de grandes qualités pour défendre correctement et sereinement les intérêts de notre beau pays, pour le bien de tous les citoyens. Incha-Allah ! |