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Blida: Fausse monnaie et trafic de documents, perpétuité et autres condamnations

par Tahar Mansour



Les services de la police de Bou Ismaïl (Tipaza) reçurent un appel le 23 Avril 2009 de la part de citoyens qui faisaient état de la présence de deux personnes à bord d'un véhicule de marque Mazda 626 et qui utilisaient de la fausse monnaie.  

Aussitôt les policiers se rendirent sur les lieux et découvrirent que les deux individus avaient été empêchés de s'enfuir par les citoyens qui les ont retenus. Questionnés, ils affirmèrent qu'ils achetaient les objets électroménagers dont les gens veulent se débarrasser car en panne ou certains mobiliers désuets. D'ailleurs, ils avaient acheté une table chez une dame pour la somme de 400 DA qu'ils avaient payée en faux billets de 100 DA et s'apprêtaient à acheter un téléviseur auprès d'un citoyen pour la somme de 500 DA.  Au moment où ils voulaient le payer, le vendeur se rendit compte qu'ils utilisaient de faux billets et il alerta la police. Les enquêteurs procédèrent à la fouille des deux personnes et découvrirent sur Z. A-E-H. la somme de 3200 DA en billets de 100 DA qui portaient tous le même numéro de série 048366639, ce qui laissait supposer que c'était un seul billet qui avait été scanné. Quant à la provenance de ces billets, le suspect affirma qu'il ne savait pas qu'ils étaient faux et que c'est son beau-frère, le dénommé Ch.S qui les lui avait remis car il avait emprunté de l'argent chez lui mais ce dernier nia avoir remis ces faux billets à son beau-frère. Continuant leur enquête les policiers feront des perquisitions dans les domiciles des deux suspects, celle du domicile de Z.A-E-H s'avéra négative mais chez son beau-frère Ch.S les enquêteurs découvrirent du matériel informatique servant à la falsification: un micro-ordinateur, un scanner, deux imprimantes et même un appareil servant à envelopper les documents avec de la cellophane.

 Outre cela, ils découvrirent des documents administratifs comme des cartes d'enregistrement des voitures ainsi que des cachets des circonscriptions administratives de Draria et Hussein Dey. Quant à l'ordinateur, il comportait des fichiers de divers documents officiels, un chèque bancaire, une carte de circulation douanière vierge ainsi que d'autres documents prêts à être renseignés au nom demandé. Ne pouvant pas nier l'évidence. Ch.S avoua qu'il s'adonnait à la falsification de certifications de scolarité pour des clients que lui ramenait le dénommé Rédha, jusqu'à ce qu'il fasse la connaissance du dénommé B.M qui lui proposa de falsifier des permis de conduire, des cartes grises et divers autres documents, pour la somme de 2000 DA le document, B.M fut donc arrêté à son tour et la perquisition qui fut menée en son domicile permit la découverte de divers documents falsifiés. Il reconnut qu'il s'adonnait à ce trafic depuis 1996 et qu'il a falsifié des dizaines de cartes nationales d'identité, de cartes grises, de permis de conduire, de certificats de dépôt de cartes grises. Il avoua que c'était le dénommé S.M qui lui servait de rabatteur et qui lui ramenait des clients. Cette affaire fut jugée au courant de la semaine écoulée par le tribunal criminel près la Cour de Blida. Au cours de l'audience, chaque accusé tentait de rejeter la responsabilité sur l'autre, tout en tentant de minimiser les faits.

 Quant à la défense, elle ne put que demander des circonstances atténuantes. Le représentant du ministère public à mis en exergue la gravité des faits qui portent atteinte aux citoyens ainsi qu'à l'Etat et demanda des peines allant de 3 ans de prison à la perpétuité. Après délibération, le tribunal condamna Ch.S à 7 ans de prison ferme, Z. A-E-H, à 6 mois de prison, F.K à 3 ans de prison et S.M qui est toujours en fuite à la prison à perpétuité.