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Au sixième jour de grève: La direction d'ArcelorMittal porte plainte

par Hocine Kedadria

Hier, au sixième jour de grève des travailleurs d'ArcelorMittal, la direction générale du complexe sidérurgique a déposé plainte auprès du tribunal d'El-Hadjar dans le but de mettre fin au mouvement. Selon des sources proches de la DG, cette dernière argumente sa plainte par un important manque à gagner, qui met le complexe dans une situation de non-paiement.

 Pour le syndicat, le bras de fer engagé depuis mardi dernier repose sur des assises légales, à savoir le respect des lois et des procédures régissant la grève. «Nous sommes des légalistes et nous avons scrupuleusement observé les démarches qu'impose la loi préalablement à tout mouvement de ce genre. Notre grève est légale et en plus elle est motivée», nous a déclaré le secrétaire général du syndicat des travailleurs du complexe, Smaïn Kouadria, qui réagissait au dépôt de plainte par la direction.

 Kouadria nous a informé du soutien de la Fédération nationale des travailleurs de la métallurgie, de la mécanique, de l'électricité et de l'électronique (FNTMMEE) à l'action des travailleurs d'ArcelorMittal, qui, lors de sa dernière réunion, a inscrit à son ordre du jour la situation du complexe d'El-Hadjar.

 Selon notre interlocuteur, la fédération a interpellé les pouvoirs publics pour qu'ils s'impliquent et trouvent des solutions aux revendications des travailleurs contenues dans la plate-forme du 10 janvier dernier. Une plate-forme qui fait état de la nécessité de l'engagement des pouvoirs publics et des dirigeants d'ArcelorMittal pour la réhabilitation des unités de production, en plus de la reconduction des avantages liés à toute forme d'investissement, notamment le système ANDI.

 Hier, les réunions entre syndicalistes et travailleurs se multipliaient pour la mise en application de l'ultimatum donné à la direction générale pour l'arrêt total du haut fourneau n°2. Un arrêt qui, une fois exécuté, va s'étaler sur une période qui ne peut en aucun cas être inférieure à 30 jours, imposée par des impératifs techniques qui nécessiteront des interventions de maintenance et d'entretien coûteuses. Le haut fourneau en question est en position de veille et, dans cette situation, il pourrait reprendre son activité sans aucun problème.

 Le meeting d'hier des travailleurs a décidé de continuer la grève jusqu'à l'obtention de résultats.