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Entreprise Publique des Travaux Routiers : Les travailleurs veulent racheter leur entreprise

par Salah C.

Les 150 travailleurs de l'entreprise publique des travaux routiers d'Oran (EPTRO), créée en 1981, aujourd'hui SPA, s'inquiètent sur leur devenir professionnel en raison de la mise sur la liste des unités privatisables, et ce en dépit d'une bonne situation financière, d'un plan de charge lui permettant de se tailler 25% des parts du marché du secteur ainsi que d'un capital expérience non négligeable. Ne voulant nullement remettre en question sa privatisation, le collectif des travailleurs a décidé de se mettre en course pour la cession de l'entreprise en soumissionnant à tous les avis d'appels d'offres et dont le premier remonte à la fin 2007. A ce sujet, le responsable syndical de l'entreprise estime que s'il y a cession, la priorité doit être donnée au personnel qui est preneur et ce selon les clauses du cahier des charges fixé par la SGP El Ouest. Cependant, ce qui irrite le personnel est, selon le syndicaliste, l'opacité qui caractérise cette opération, étant donné qu'un soumissionnaire privé et qui de surcroît est étranger au créneau, semble être avantagé par la tutelle en ce sens que des concessions lui ont été faites notamment à travers la revue à la baisse du montant exigé qui est passé de 90 à 50 milliards de centimes, du maintien des effectifs et de la vocation initiale de l'entreprise, ainsi que du premier versement arrêté théoriquement à 50% du montant global. Notre source s'interroge également sur la volte-face de la SGP qui à deux reprises l'a assuré que l'entreprise serait cédée aux travailleurs. «Qu'est ce qui peut justifier la privatisation au moment où les pouvoirs publics sont décidés plus que jamais à remettre sur rails le secteur public économique par la réhabilitation des unités fiables»? Telle est la question que se posent les travailleurs qui perçoivent régulièrement leurs salaires en dégageant même des bénéfices avec un chiffre d'affaires annuel avoisinant les 55 milliards de centimes, un chiffre d'affaires appelé à augmenter au vu du programme de développement pour les quatre années à venir et estimé à 123 milliards cts, dont 23 pour le présent exercice. Contacté sur ce cas précis, un membre de la SGP EL OUEST a tenu à être rassurant en précisant que c'est au CPE de trancher et que les dossiers des deux soumissionnaires ont été traités de la même manière avant d'être transmis au CPE, seul instance à se prononcer, étant donné que même si les premières appréciations sont émises par la SGP, l'ultime décision qui tient compte de plusieurs paramètres visant essentiellement à préserver l'outil de production revient au CPE.

 Le même responsable a tenu à rappeler que les données ont changé en matière de privatisation, ceci à la lumière des nouvelles orientations des pouvoirs publics tendant à préserver le secteur public fiable et que dans tous les cas de figure l'Etat sera présent à hauteur de 31%. On apprendra également d'un autre membre du directoire que 5 dossiers similaires sont sur la table du CPE, mais que ce dernier tarde à donner son aval.

 Cela est dû, selon le même responsable, à la nouvelle stratégie en matière de gestion du secteur public qui est en cours de définition.