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La cession des biens de l'Etat et le problème des chalets

par A. Mallem

La rencontre tenue, hier, sur le plateau de l'émission forum de la radio régionale avec le directeur de l'OPGI et son staff, a mis en lumière les problèmes relatifs à la cession des logements participatifs, en posant la question pourquoi cette procédure demeure bloquée au niveau de l'OPGI et de la direction des biens de l'Etat, et quelles sont les difficultés rencontrées par les locataires pour entrer en possession du titre de propriété. Les animateurs de l'émission ont posé aussi les problèmes relatifs aux chalets construits au début des années 1980 et conçus pour durer une dizaine d'années mais qui demeurent encore debout, questions restées sans réponses, à cause de la défection du directeur du secteur des biens de l'Etat qui n'a pas assisté à l'émission. C'est donc le responsable de l'OPGI, M. Nasreddine Azzam, qui s'est retrouvé seul à traiter ces deux dossiers et à répondre aux nombreuses questions des citoyens et des journalistes.

 Selon le directeur de l'OPGI, le parc du logement évolutif de la wilaya se compose de 2.700 unités, toutes construites durant les années 1995 et 1996 pour un montant de 68 milliards de centimes provenant d'un crédit accordé par la CNEP à l'OPGI et des aides diverses (non précisées) à hauteur de 590 millions de centimes. La plupart de ces logements, qui devaient être cédés durant les années 1997, 1998 et 1999, dira M. Azzam, demeurent invendus jusqu'à ce jour, et ce qui est étonnant, les éventuels acquéreurs ne se pressent pas au portillon de l'OPGI et cela malgré les incessants appels lancés à leur intention, le prix de cession proposé qui est très réduit (23 à 25 millions de centimes l'unité) ainsi que les promesses alléchantes de facilités qui leur seront accordées. «Jusqu'à présent, révélera-t-il, nous n'avons réglé qu'un nombre insignifiant de 26 dossiers de logements situés à Aïn El-Bey». Il signalera aussi que parmi les 2.700 logements, 700 ont été vendus par les bénéficiaires à des acquéreurs qui les ont cédés, à leur tour, à d'autres provoquant de la sorte une sorte d'imbroglio qui a contribué au blocage de la procédure de régularisation.

 A ce dossier, très ardu d'après l'estimation faite par M. Azzam, est venu se greffer le problème d'assiette dont le prix dépasse, et de loin, celui du logement lui-même. Il a posé aussi la question du foncier qui n'a pas encore été réglée alors que l'OPGI doit absolument rentrer dans ses frais et rembourser la banque. Pour ce qui est des logements acquis en 2ème et 3ème main, il dira que le prix de cession a été fixé à 55 millions l'unité. Sur ce dernier point, le directeur de l'OPGI a posé la question de la régularisation sous une forme interrogative: qui régulariser ? La question étant très importante, il estimera que ce dossier devra être étudié avec le plus grand soin et sous toutes réserves, afin d'éviter tout contentieux juridique. Plus loin, il indiquera tout de même que l'OPGI pourrait opter pour la régularisation du propriétaire initial parce que c'était lui qui avait bénéficié de l'aide de l'Etat au début.

 En ce qui concerne la situation des chalets, le directeur de l'OPGI donnera un aperçu du programme dont a bénéficié la wilaya de Constantine durant les années 1983 à 1995. Il donnera le chiffre de 5.222 chalets éparpillés à travers les communes de la wilaya, indiquant que 1.107 ont été vendus et 4.115 demeurent en location. Il ajoutera que les occupants de ces chalets connaissent actuellement beaucoup de problèmes. Intervenant à son tour, un responsable d'association d'El-Gammas décrira la situation catastrophique dans laquelle se trouvent les 2.300 chalets de cette cité, dont 1.500 ont été construits en préfabriqué et 800 en parpaing. Enfin, M. Azzam conclura sur ce chapitre en disant que ce dossier est également à l'ordre du jour au sein de son organisme. «C'est un problème particulier que l'OPGI ne peut régler seul. Il faut l'ouvrir avec la participation de l'agence foncière et les services des domaines», pense le directeur de l'OPGI. Pour leur part, les animateurs de l'émission ont promis de mettre ce thème en débat au cours d'une prochaine édition du forum.