Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Céréaliculture: Pourquoi les fellahs boudent le crédit Rfig

par J. Boukraâ

Lancé la saison précédente au profit des céréaliculteurs, et pour la deuxième année consécutive, le crédit sans intérêt «Rfig» n'a pas eu l'écho souhaité auprès des fellahs de la wilaya d'Oran.

« Seulement 15 dossiers de demande de crédits ont été formulées », avait déclaré dernièrement M. Midoune, directeur des services agricoles de la wilaya d'Oran.

 Malgré les efforts consentis par l'Etat pour faciliter l'accès à ce genre de crédit, celui-ci n'a pas été adopté par la majorité des fellahs et a connu la saison précédente le même scénario, surtout avec les fellahs regroupés dans des exploitations agricoles collectives qui représentent la plus grande superficie de céréaliculture, à savoir quelque 37.000 ha. La majorité de ces fellahs ne sont pas sur la même longueur d'onde, alors que pour accéder à un crédit Rfig, il faut un acte notarié de l'exploitation et un engagement de livraison de toute la production à la CCLS.

 La mise en oeuvre du crédit Rfig sans intérêt au profit des agriculteurs, des éleveurs et des opérateurs du secteur de l'agroalimentaire permettra de soutenir en aval les céréaliers, particulièrement ceux dont les champs ont été affectés par la sécheresse durant la précédente campagne. Tous les céréaliers sont éligibles au crédit Rfig pour acquérir les intrants nécessaires à leur activité. Ils peuvent accéder aux prêts soit directement auprès des banques BADR et BNA, soit par le biais de leurs coopératives. De même, les Coopératives des céréales et légumes secs (CCLS) peuvent accorder ce crédit pour le compte de leurs coopérateurs aux fins d'acquisition des intrants, moyennant un engagement du coopérateur à livrer sa production, en fin de saison, à la coopérative.

 Notons que la production céréalière d'Oran a atteint un record de 679.643 quintaux lors de la campagne 2008/09, contre une moyenne de 350.000 q les saisons précédentes, marquées par la sécheresse. Un record obtenu grâce à plusieurs facteurs, dont la bonne pluviométrie, la mobilisation sans précédent des CCLS et l'entrée en vigueur des mesures prises par le Gouvernement en faveur de cette filière stratégique. Des facilités et des mesures incitatives ont été fournies aux agriculteurs en matière de crédits Rfig.

 Le ministère, en collaboration avec l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), a maintenu le dispositif appliqué durant la précédente campagne, dont l'exonération de TVA des produits phytosanitaires, la reconduction des prix à la production rémunérateurs décidée par le Gouvernement au titre de la récolte 2009, à savoir le blé dur (4.500 dinars/quintal), le blé tendre (3.500 dinars), l'orge (2.500 dinars), rappelle-t-on.

 Il s'agit aussi du soutien à l'utilisation des engrais pour les céréales (20%), de la reconduction du crédit sans intérêt Rfig, du maintien du guichet unique regroupant l'ensemble des services OAIC-BADR-CNMA facilitant et simplifiant l'accès au crédit pour l'acquisition des intrants.

 Un programme de mécanisation sera également lancé cette année en vue de renouveler et de moderniser le parc des CCLS. Pour renforcer la mécanisation de l'activité durant la campagne prochaine, une convention cadre a été signée entre l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), la Banque de l'agriculture et du développement rural (BADR) et l'Entreprise nationale de commercialisation du matériel agricole (PMAT). Cette opération, qui vient renforcer le dispositif déjà mis en place au niveau de la BADR et qui a concerné le financement de l'acquisition du matériel agricole destiné à la production nationale, sera financée par la BADR à hauteur de 50% et le reste par l'Etat.