Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Les riches mâles heureux et les pauvres malheureux

par B.Khelfaoui

Au lever du soleil de l'Algérie indépendante officiellement le cent-trente-deuxième anniversaire de la mission «civilisatrice» - quoique les banlieusards revendiquent un statut martien ! -, et sans la levée des rideaux, les acteurs «initiés» jouèrent, sans tarder, leurs rôles dans les coulisses des biens vacants stratégiquement situés, en l'absence tant du metteur en scène, préoccupé par le casting des sièges, que des spectateurs insoucieux des pièges, occupés par Tahia Eldjazayer...

 Les quelques familles notablement riches se sont vues, dès lors, dépossédées de leurs terres par une révolution agraire basée sur des «fiches», Cheayeb Lekhdim, tout comme Aïni sa biche, étant loin de comprendre la triche, crurent tant aux miraculeuses trois révolutions qu'au slogan, sésame de caution, « a terre a celui qui l'a travaille !», quelle magique potion !?...

 Et ainsi naquirent les bénéfices des SONA-en-faillite (à l'époque on manquait de Hittistes) décernés - poudre aux yeux oblige ! - comme marque de distinction, n'en déplaise aux transfuges, tant à la paresse qu'à la médiocrité (travail, dites-vous ! et le pétrole, quelle utilité !?), générative et transformationnelle d'une nouvelle société, en quête de repères «pour une vie meilleure» !

 Octobre quatre-vingt-huit, quoique salvateur, engendra une imprévisible suite, qui multiplia - paradoxalement ! - corrompus et corrupteurs... ! Et l'obscurité fut ! Le chiffre des quelques millionnaires se métamorphosa en milliers d'heureux milliardaires dans une riche société qui licencia les malheureux smicards. D'où avaient-ils eu toutes ces curieuses richesses, comptabilisées en plusieurs zéros ? C'est là une question qui hante sans cesse, bon nombre des spectateurs de ces nouveaux héros ! Couvés curieusement dans le froid, et dès l'éclosion de l'œuf de la démocratie, s'autoproclamant en ayant-droits, en plumage tout-neuf, loin de toute méritocratie, les Ali Baba et consorts, s'accaparèrent des trésors...au point où les colonnes journalistiques sont dubitativement dépassées par les statistiques !? En effet, le syndrome «Madame Dalila», qui fut maladroitement diagnostiqué, par un calcul de vingt-six milliards trop compliqué, atterrit, pour une show-autopsie, sur la barre de Blida où déferlèrent les gros calibres assumant mais en témoins ! Ce n'est que la partie visible de l'iceberg ? Malheureusement! L'on est tenté d'y croire fortement ! Les secrétariats généraux des souverains portefeuilles, piégés par leurs malsains portefeuilles, sont là pour confirmer cette grippe koursine...

 Pauvre et malheureuse dans le pays du pétrole, une jeunesse insoucieuse embarque sur des rafiots qui coulent !

 Suçant, tels des vampires terrés dans leurs niches, le sang de notre mère la terre, les monstres à tentacules camouflés dans le bal masqué des riches, délocalisent les détournements en outre-mer, impunément dans des banques qui savent se taire !?