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Agriculture: Des contrats pour multipiler les productions de blé et de lait

par M. Mehdi

En marge de la réunion d'évaluation trimestrielle des cadres du secteur de l'Agriculture et du Développement rural qui s'est tenue, hier, au siège du département de Rachid Benaïssa, l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) et l'Office national interprofessionnel du lait (ONIL) ont signé leurs contrats de performance avec le ministère de tutelle. Selon les termes des contrats, les deux offices sont appelés à quadrupler pour le premier et tripler pour le second la collecte respectivement de blé et de lait frais, a expliqué le ministre de l'Agriculture et du développement rural, lors d'un point de presse organisé après la séance d'ouverture de la rencontre.

Ainsi, l'OAIC doit faire passer les quantités de blé récoltés de 5 à 6 millions de quintaux actuellement à 20 millions de quintaux, durant la durée impartie à ces contrats de performance qui est de 5 ans (2009 à 2014). Quant à l'ONIL, le volume de lait récolté devra passer de 150 à 400 millions de litres durant la même période.

Durant la période s'étalant du 14 au 22 janvier 2009, 48 autres contrats de performance ont été signés par les directeurs des Services agricoles et des conservateurs de forêts de l'ensemble des wilayas du pays. Les services agricoles et de développement rural de chaque wilaya se sont engagés à atteindre des objectifs «mesurables» et «réalisables» à l'horizon 2014, dans le cadre de la «nouvelle stratégie nationale» du secteur qui vise «à assurer la sécurité alimentaire» de l'Algérie. «Des objectifs par wilaya et par produit», a expliqué, hier, Rachid Benaïssa. La démarche de ces contrats de performance est de «libérer les initiatives», ajoute le ministre qui estime que, dorénavant, les responsables du secteur ne peuvent plus prétendre «ne pas savoir» ni «attendre des directives» de l'administration centrale.

Les budgets «ont été répartis selon les besoins», affirme Benaïssa.

Le ministre de l'Agriculture attend de cette nouvelle approche qui consiste à donner des moyens et une liberté d'initiative suffisante pour que des résultats soient à la hauteur des investissements. Un «dispositif de suivi et d'évaluation» a été adossé à ces contrats de performance. «Un système de contrôle sera mis en place pour éviter toutes les dérives», selon le ministre. Chaque trois mois, les acteurs concernés devront élaborer un rapport détaillé de leurs réalisations. Le rapport sera d'abord présenté à l'APW, avant d'être transmis à l'administration centrale. Rachid Benaïssa a demandé à ses directeurs des Services agricoles (DSA) de prendre des initiatives afin de «mobiliser toutes les techniques» devant mener à l'amélioration des rendements agricoles et de la production animale. «Adressez-vous aux instituts (agricoles) et n'attendez pas qu'ils viennent vers vous», leur suggère-t-il. «Sauf contre-ordre, toutes les initiatives devant aider à l'augmentation du potentiel productif doivent êtres prises», dit-il.

Aux Conservateurs des forêts, chargés de la partie développement rural du nouveau programme, il demande de «toucher toutes les zones sans exclusion» et de renforcer leurs relations avec les collectivités locales pour «répondre aux besoins de chaque commune».

Interrogé sur les dotations financières pour chaque wilaya, le ministre promet que les bilans chiffrés qui seront donnés, au fur et à mesure de l'application de ces contrats de performance, comprendront aussi bien les montants des investissements que les résultats réalisés.

Benaïssa a insisté devant ses cadres pour que cette démarche reçoive leur pleine attention. «Car, dit-il, il s'agit de la sécurité alimentaire du pays». «Si nous n'avions pas assez d'argent (recettes pétrolières, ndlr), la hausse des prix des produits alimentaires sur le marché international aurait eu des conséquences très graves sur le pays», affirme le ministre de l'Agriculture qui a invité chaque wilaya à apporter sa part dans la sécurité alimentaire de l'Algérie.

A noter que l'organisation de la «Conférence nationale sur le Renouveau de l'économie agricole et rurale» est prévue pour les semaines à venir. Mais aucune date n'a été arrêtée à ce jour.