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L'autre face de l'emploi

par A. Mallem

La cohérence et le fonctionnement, la complémentarité entre les différents intervenants dans le secteur de l'emploi (DAS, direction de l'Emploi, agence nationale de l'Emploi...), les relations entre ces derniers et les employeurs du secteur économique, l'application, sinon l'ignorance totale de la législation sur le nouveau dispositif de l'emploi des jeunes, ont été mis à nu, lors de la rencontre organisée, hier, sur les ondes de la radio entre les citoyens, d'une part, et les responsables de l'emploi dans la wilaya, d'autre part.

Cette émission a aussi permis aux jeunes d'exprimer leur désarroi car ils ne se retrouvent plus dans ce véritable labyrinthe. Complètement désorientés, ils ont étalé abondamment leurs inquiétudes en direct par téléphone, cherchant des réponses à leurs interrogations et à leurs attentes. Malheureusement, la défection d'un partenaire important, en l'occurrence la direction des Affaires sociales (DAS) dont le nouveau responsable, en fonction depuis quelques jours seulement, aurait décliné l'invitation, n'a pas permis d'apporter des réponses satisfaisantes à leurs problèmes.

Aussi, les autres partenaires présents, en l'occurrence le directeur de l'Emploi et celui de l'Anem de la wilaya, ont expliqué les missions respectives des organismes qu'ils représentent ainsi que le fonctionnement du dispositif de l'emploi mis en place le 2 juin de l'année passée dans ses trois volets (contrat d'insertion des diplômés: CID, celui sur l'insertion professionnelle: CIP et le contrat de l'insertion formation: CIF). Ces responsables ont pu, quand même, au cours des débats, délivrer des bribes d'informations sur la situation du secteur, sur les opportunités d'emploi qui sont offertes par les programmes mis en place dans la wilaya et leur capacité à diminuer l'ampleur du chômage qui sévit parmi les jeunes diplômés et ceux dépourvus de toute qualification, en leur assurant des emplois stables et permanents. Pourtant, a-t-il été remarqué, les grands chantiers créateurs d'emplois ne font pas défaut sur le territoire de la wilaya: autoroute Est-Ouest, la ville universitaire Ali-Mendjeli, etc. Pour toute réponse, un responsable dira que de toutes façons le dispositif de l'emploi qu'il gère repose, tout entier, sur des «emplois d'attente». Reste, tout de même, que de nombreux jeunes qui ont eu la chance de pouvoir accéder à un emploi de ce genre, se sont plaints de n'avoir pas été payés depuis plusieurs mois par la DAS.

Pour expliquer ces dysfonctionnements, les responsables de l'Emploi ont engagé la responsabilité des entreprises économiques en déclarant que: «dans la plupart des cas, les procédures ne sont pas respectées ou alors simplement ignorées par les employeurs lesquels continuent, souvent, à recourir au clanisme et au clientélisme».

Pourtant, dira l'un d'eux, «nous sommes arrivés à une couverture de 65% en matière d'information dans les entreprises». Qui contrôle le respect des procédures? a-t-on demandé. «Nous n'avons aucune prérogative de contrôle. C'est une mission dévolue par la loi à l'inspection du Travail», répondent les responsables de l'Emploi qui promettent d'effectuer, en septembre ou octobre prochain, une évaluation du taux d'insertion des chômeurs dans les entreprises.