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Saïda: Hadj Hamadouche n'est plus

par Ali Kherbache

Né le 22 janvier 1924 à Saïda, le moudjahid, ancien du PPA condamné à mort lors des événements de mai 1945 et membre fondateur des SMA (Faoudj El-Hillal) et du MC Saïda, a tiré sa révérence ce vendredi 23 janvier 2009, parti en ce jour béni rejoindre les martyrs de Saïda.

Hadj Hamadouche Othmani, «très attaché à sa dignité, l'homme qui a décliné toutes les offres après l'indépendance du pays, ami confident et beau-frère du bâtisseur de l'Etat algérien Ahmed Medeghri» rapporte D. Aoued à propos du défunt, préférait la convivialité des fêtes familiales mais surtout annuelles (la Waâda) aux salons feutrés et assises mondaines. «Pour Si Othmani, ajoutera Aoued, la fête représente les retrouvailles, les occasions du Pardon, de la réconciliation autour de généreux plats de couscous servis à tout le monde». Le regretté Hamadouche, qui fréquenta l'école indigène puis complémentaire entre 1930 et 1940, approuva l'idée lumineuse de feu le Dr Abdelkrim Djebbari et créèrent le MCS, «symbole d'une identité collective». Cet enfant du village Boudia à Saïda fut à l'origine des événements de mai 1945, soit le 2, jour du conseil de révision de la classe 45. Chef scout et militant du PPA dissous, Hamadouche, très politisé, manifesta avec 200 conscrits, ce qui lui vaudra plus tard une condamnation à mort par le tribunal d'Oran, ainsi que 47 jeunes de l'époque. L'ancien moudjahed, qui n'omettra pas de témoigner pour l'histoire de la probité des Boumediene, Bouteflika et Medeghri pour les avoir trop côtoyés, se retira de la vie publique et coula des jours discrets et paisibles «lassé de l'incompétence et de la corruption», des fléaux ayant gangrené notre saine société. Hadj Hamadouche, qui n'aura légué que des vertus à la génération actuelle, demeure un modèle de modestie, de générosité et de patriotisme. Le Quotidien d'Oran présente à sa famille, ses proches et ses amis, ses sincères condoléances et les assure de sa profonde sympathie.