Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Zone d'activité de Chteïbo: Le cri d'alarme des industriels

par Salah C.

Les 120 opérateurs économiques, dont plus de la moitié sont producteurs, de la zone d'activité de Nedjma, représentés par un comité mis sur pied depuis deux années, crient leur désarroi devant la situation qu'ils endurent depuis une vingtaine d'années.



L'impraticabilité des voies d'accès demeure leur problème majeur, et qui se répercute directement sur leurs perspectives de développement de leurs activités. Pire encore, leur plan de charges diminue de 30 % par rapport à leurs potentiel réels, notamment lors des saisons des pluies. « C'est le cas cette année particulièrement pluvieuse et, depuis septembre, il a été constaté un ralentissement de l'activité. Aussi bien nos clients que les représentants d'institutions publiques ne daignent s'aventurer pour atteindre les différentes unités », devait nous déclarer M.Nehari, président du Comité des opérateurs industriels. Un autre industriel, producteur de caoutchouc en place depuis la création de la zone affirme que « cette situation perdure en dépit de toutes les démarches entreprises en direction de l'APC de Sidi Chami et des directions de la PME et de l'Industrie et des Mines ». A ce sujet, seule la direction de la PME a organisé en 2006 une rencontre à la quelle ont participé plusieurs représentants de services concernés, pour débattre essentiellement du problème de viabilisation de la zone et la question des inondations répétitives. Pourquoi les choses n'ont pas changé au niveau d'une des zones les plus importantes de la wilaya d'Oran avec, notamment, un niveau d'emploi appréciable du fait que 2.000 travailleurs s'y rendent quotidiennement ? Selon nos interlocuteurs, le blocage se situerait dans le flou qui entoure toujours le statut juridique des lots affectés initialement aux investisseurs et dont la superficie avoisine les 200 ha. Jusqu'à maintenant, personne n'est en mesure de situer le principal interlocuteur. Est-ce l'APC de Sidi Chami ou l'agence foncière ? Une question demeurée jusque-là en suspens. Mais, entre-temps, la situation ne cesse d'empirer et ce ne sont guère les quelques opérations sporadiques de réparation de la voirie qui peuvent améliorer la situation. Selon nos opérateurs, un programme général d'aménagement du réseau routier s'impose avec la coordination de tous les intervenants. Ils s'interrogent à cet effet, sur l'utilité des travaux entrepris il y a deux années pour la rénovation du réseau d'assainissement, le second du genre, et qui se trouve actuellement entièrement obstrué en raison de l'abondance de la boue. Toutefois, ce genre d'aménagement ne peut s'effectuer qu'une fois tous les opérateurs en place. Or, et cela est vérifiable de visu, près de 50 % des lots affectés pour des projets d'investissement demeurent encore à l'état initial. « Ce qui est regrettable est que certains de ces espaces font l'objet de transactions », devait nous confirmer un opérateur, qui affirme avoir payé cher une superficie mitoyenne pour l'extension de son unité. L'autre manquement relevé par nos interlocuteurs réside dans le fait que la zone connaît actuellement un empiètement de certains particuliers qui ont réalisé des habitations. En somme, si aucune mesure, selon nos vis-à-vis, n'est prise dans l'immédiat, il est possible que tous les espaces laissés libres se transforment en zones résidentielles. L'autre carence, selon notre source, est l'existence de bascules réservées pour les gros tonnages et qui ont été installées sur la voie publique. Selon eux, il y en aurait trois. Cette prestation a fait que des centaines de poids lourds fréquentent les voies et sont à l'origine de sa dégradation. Enfin, les opérateurs industriels, dans ce décor de véritable bourbier, ont tenu à affirmer que les conditions de sécurité se sont nettement améliorées, et ce depuis l'installation d'une brigade de gendarmerie.