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Je suis Koala

par Moncef Wafi

Cinquante morts en live sur Facebook comme dans un vulgaire jeu vidéo. Breton Tarrant s'est filmé, exécutant les fidèles présents pour la prière de vendredi dans deux mosquées de Christchurch en Nouvelle Zélande. Tout un symbole, «l'église du Christ» a été le théâtre d'une double attaque terroriste ciblant de nouveau des citoyens dont le seul tort est d'adorer Allah. L'auteur, un «terroriste extrémiste de droite, violent», connu par les services de sécurité australiens mais non fiché bien qu'il ait publiquement affiché sa haine des immigrés musulmans.

Une islamophobie assumée qui ne l'a pas empêché de posséder un permis de port d'armes et de faire un carnage parmi les fidèles. Ce n'est pas la première fois qu'une mosquée est attaquée, on se rappelle de celle meurtrière au Canada ou encore des milliers d'actes islamophobes enregistrés, chaque année, en Europe et plus particulièrement en France. Breton Tarrant a expliqué s'être nourri des idées extrémistes et racistes du « grand remplacement», une doctrine tordue qui veut qu'on remplace les bons et gentils blancs par la racaille importée des pays musulmans, et avoir perdu confiance dans un changement par les urnes après la défaite, en France de Marine Le Pen, à l'élection présidentielle de 2017. Parmi les posters épinglés dans sa chambre, celui d'Anders Behring Breivik, un autre amoureux de l'espèce humaine. Aux lendemains de cette tuerie, on s'est demandé où sont passés tous les «Charlie» du monde, ceux qu'Israël avait convoqué au pied levé pour saluer la mémoire de quatre juifs morts dans la prise d'otages dans une supérette casher, à Paris. Ils étaient tous là, au garde-à-vous, Abbas le Palestinien en premier, des imams des plateaux-télé en guise de décor et une colère noire de Netanyahu. Le message est passé, anti-sionisme est dorénavant assimilé à un acte antisémite et passible de Fleury-Mérogis.

Où sont passés tous ces chefs d'Etat et ces politiques qui pleurnichaient comme des pleureuses professionnelles à l'enterrement d'un notable ? Vous êtes où les «Charlie» de pacotille, vecteurs d'une littérature islamophobe portée en étendard par les Arabes de service et des musulmans convertis à l'euro et à la carte de séjour ? Plus personne pour pleurer ou marcher contre le terrorisme quand il s'agit de musulmans. La messe étant dite et les doutes levées, depuis les croisades quant aux intentions de l'Eglise, il serait incongru, dorénavant, de croire à l'empathie de l'Occident quand on massacre des ?bougnoules' fanatisés.