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Internet, ennemi public n 1

par Abdelkrim Zerzouri

Veillées d'armes dans le secteur de l'Education à la veille des examens de fin d'année. Les candidats se préparent à passer le baccalauréat, en concluant leurs derniers jours de révisions, et les services du ministère de tutelle, avec les directions de l'Education, en charge du soutien administratif et logistique de l'organisation des examens, se préparent, eux, à une véritable guerre. Le branle-bas de combat sur les fronts de l'organisation matérielle de l'examen est routinier, mais depuis deux ou trois ans, le stress et la pression qui accompagnent ces préparatifs sont devenus insupportables pour les troupes. Et, cette année, encore, la tension est plus forte. Une guerre sans merci sera livrée contre l'utilisation de la technologie à des fins de fraude.

Internet est, désormais, considéré comme l'ennemi public n° 1. Facebook fait passer de mauvais moments aux responsables du secteur de l'Education. Si le scénario de l'an passé aurait le malheur de se reproduire, encore cette année, ce sera fini avec le bac algérien.

Pour rappel, lors de la session du bac 2016, plusieurs sujets ont été postés sur facebook, avec solutions, soit à la veille de l'examen ou quelques minutes après le début des épreuves. La tutelle avait décidé, dans ce sillage, de repasser plusieurs matières du bac, dont les sujets ont été divulgués, avant l'heure des épreuves. Un scandale qui a, également, donné lieu à de nombreuses arrestations parmi le personnel de l'Office national des examens et concours, ainsi que d'autres cadres dans les localités et des jeunes qui ont répercuté les sujets. On ne veut pas que cela se reproduise cette année encore. Tous les moyens ont été mobilisés pour faire barrage à la triche au bac. C'est ce qu'on assure côté tutelle. Hélas, on ne peut jamais être sûr d'avoir tout prévu, dans l'absolu, tout mobilisé pour faire échec à la triche. Les tricheurs ont toujours une longueur d'avance sur les surveillants. On parle de nouveauté pour cette année, à savoir l'installation de caméras de surveillance et de brouilleurs, dans les centres d'examens. On parle également de fouille minutieuse, au détecteur de métal. Les ordinateurs et les téléphones portables sont strictement interdits, à l'intérieur des centres d'examen. En sus des sanctions contre les tricheurs qui ont été renforcées. Est-ce à dire qu'il n'y aura pas de tricheurs cette année ? Probablement qu'on entendra encore parler d'eux.

Peut être qu'on s'y prend mal avec ces examens qu'on avait annoncés, l'an dernier, bons pour la réforme. Au Danemark, par exemple, les candidats au bac sont autorisés, depuis quelques années, déjà, à venir aux examens avec leur ordinateurs, leurs livres et leurs cahiers. Ils peuvent, également, se connecter à Internet, SVP ! Avec cela, le Danemark occupe le haut du podium sur le plan de l'Education.

Il est clair que le problème réside dans les sujets d'examen, chez nous on garde encore le même modèle de 1962, alors qu'au Danemark, les sujets d'examen s'adressent directement à l'intelligence (humaine) du candidat, car même le génie Google ne parviendrait pas à répondre aux questions soumises aux candidats.