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Une stratégie payante?

par Abdelkrim Zerzouri

L'évolution de la propagation du coronavirus en Algérie mérite-t-elle une sérieuse étude pour cerner les causes d'une maîtrise presque parfaite de l'épidémie afin de permettre à la communauté internationale de tirer profit de la stratégie mise en œuvre par les pouvoirs publics dans le cadre de la lutte anti Covid-19 ? C'est que le pays navigue sur un plateau tranquille depuis plusieurs semaines (entre 287 nouveaux cas confirmés en 24h au 1er janvier et 198 cas en 24h au 14 février) au moment où d'autres se démènent sur le front de la lutte anti-Covid-19, recourant à toutes les solutions possibles, passant par les phases douloureuses du confinement - déconfinement- reconfinement, sans réussir à freiner la circulation du virus, du moins empêcher sa réapparition de plus en plus virulente et douée d'une circulation toujours plus active.

Les statistiques de la Covid-19 à travers le monde, accessibles à travers de nombreux sites Internet, reflètent bien cette bonne santé algérienne comparativement à d'autres pays, où rien que le nombre des décès quotidien des personnes infectées dépasse, parfois de très loin, les nouveaux cas de contamination enregistrés en Algérie, dans le même temps (24h). Ainsi que le taux de guérison, qui reste élevé en Algérie, et très bas quand on parle des cas placés en soins intensifs. En résumé, dans une période où la pandémie connaît un inquiétant rebond au plan international et une tendance vers l'aggravation de la situation épidémiologique et que beaucoup de pays, dans les cinq continents, sont en train de renforcer les actions préventives et de durcir les mesures de restriction sur la mobilité des personnes et les activités susceptibles d'aggraver les risques de contagion, l'Algérie, elle, retrouve le confort d'une vie presque normale. Exceptés le maintien du confinement partiel à domicile, à travers 19 wilayas, du reste pas très contraignant (22h à 5h du matin), ainsi que quelques rares aspects de la vie quotidienne qui restent frappés d'interdiction, à l'enseigne de tout type de rassemblement de personnes, de regroupement familial, de réunions et autres assemblées générales organisées par certaines institutions, la levée des mesures restrictives touche toutes les sphères et tous les domaines d'activités.

Bien évidemment, le tout dans le respect des règles d'hygiène et des mesures de prévention et de protection, ainsi que les protocoles sanitaires édictés par les pouvoirs publics dans le cadre d'un strict accompagnement de cet assouplissement des conditions du confinement. A croire que le pays a atteint le stade de l'immunité collective avant même d'avoir vacciné 1% de sa population ! Certains y croient sérieusement à cette immunité collective sans vaccin. Par quel miracle ? Le virus en circulation intra muros, à la suite de la fermeture des frontières, s'est affaibli considérablement, d'où sa circulation moins active et des infections sans gravité, explique-t-on. Accouplé à d'autres mesures préventives et restrictives, touchant la mobilité des personnes à l'intérieur du pays, le maintien de la fermeture des frontières y serait, ainsi, pour beaucoup dans la maîtrise de la propagation du virus.

Seul un autre pays, en l'occurrence la Chine, peut se targuer d'avoir relativement maîtrisé la propagation du Covid-19. L'Algérie a-t-elle calqué sa stratégie sur celle appliquée par les Chinois ? Pas exclu, d'autant qu'au début de la pandémie, des experts chinois se sont rendus à Alger dans ce cadre de la coopération sanitaire.