Alors que
les appels au 5e mandat ont été peu à peu étouffés, suite à des directives
répercutées par le SG du FLN, Djamel Ould Abbès, le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, a remis cet appel au goût du jour, hier, à
l'occasion de l'ouverture de la session parlementaire 2018-2019. M. Abdelkader Bensalah a demandé au président Abdelaziz Bouteflika de
poursuivre sa mission à la tête de l'Etat « afin de conforter les acquis
réalisés tout au long des 20 dernières années », le qualifiant d'homme qui a
posé les fondements d'un Etat moderne. Est-ce un décalage par rapport à
l'actualité ou un pas bien pensé pour ajouter plus de brouillard sur cette
éventualité, du 5e mandat, qui désoriente tous les analystes ? En tout cas,
qu'il y ait appel ou pas, la démarche ne déroge pas à la règle du suspense
entretenu par la présidence à ce sujet, puisqu'en réalité, personne ne sait
avec certitude si le président Abdelaziz Bouteflika va se porter candidat aux
prochaines élections présidentielles de 2019 ou pas ? Mais là n'est pas
l'essentiel de cette rentrée parlementaire, qu'on ne peut extraire de son
contexte politique, dominé par le prochain rendez-vous des élections
présidentielles. Ainsi, le président du Conseil de la nation donne des
orientations aux partis de l'opposition et aux médias, pour créer un climat
favorable au déroulement de la prochaine élection présidentielle. Aux premiers,
il demandera de revoir l'ordre des priorités en fonction des défis qui se
posent au pays, soit tout sauf le politique, de ne pas chercher à impliquer
l'armée, en parlant d'institutions sensibles de la République, dans le jeu
politique, et aux seconds, il les a appelés à prendre conscience de leur
responsabilité et de la difficulté de la conjoncture actuelle qui exige une
information objective. En somme, le président du Conseil de la nation s'est livré
à un discours qu'on ne peut attraper par un quelconque côté. L'opposition doit
bien faire de la politique, sans mettre en péril l'intérêt suprême du pays, sa
sécurité et sa stabilité. Sinon, cela ne serait pas de la politique mais de la
subversion. Action passible des tribunaux. Quant aux professionnels des médias,
les journalistes, ils ne sont pas les créateurs des fakes
news, eux qui sont directement sous la menace de poursuites judiciaires si on
pouvait retenir contre eux le moindre écart dans le traitement subjectif de
l'information. Le problème est ailleurs. Parfois, on tombe dans les
supputations, mais c'est toujours la faute à la rétention de l'information, le
manque de communication de ceux qui devraient éclairer l'opinion publique. Les
enjeux sont immenses pour l'avenir du pays et il n'est guère opportun de donner
des leçons de « bonne conduite ».