Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Appel à «l'union sacrée» de la mouvance présidentielle

par Kharroubi Habib

Depuis que des acteurs politiques et de la société civile ont émis des appels à faire application de l'article 102 de la Constitution ou du moins à s'entendre sur une solution qui mettrait fin à la confusion qu'ils disent avoir constatée au sommet de l'Etat suscitée par l'incapacité physique manifeste à remplir les obligations de sa charge dans laquelle se trouverait le président Bouteflika, l'entourage proche de celui-ci observe un silence qu'il veut être décrypté comme significatif de l'indifférence sereine qui prévaut en son sein face aux « élucubrations » sans fondement de ces milieux.

En sous-main pourtant cet entourage bat la mobilisation de tous les partisans du chef de l'Etat dont le maintien à son poste fait objet de contestation pour déclencher une riposte massive pour éteindre la polémique enclenchée par ses adversaires.

Le conclave des chefs de partis et des groupes parlementaires composant la majorité présidentielle qui s'est réuni mardi autour du Premier ministre Ahmed Ouyahia a eu pour but d'élaborer la stratégie à mettre en œuvre pour que la riposte envisagée atteigne son objectif. Pour que les partis qui y ont pris part gomment subitement les différends et divergences qui ont fait obstacle jusque-là aux rencontres entre eux, il faut croire qu'il leur a été intimé de le faire en raison de la gravité de la situation créée par les appels en question. De ces partis il faut s'attendre désormais qu'ils vont s'engager dans la réfutation de l'argumentaire des partisans de la déchéance du chef de l'Etat en tentant de lui donner une dimension populaire à même de faire paraître anecdotique l'écho suscité par leur demande chez les citoyens.

Il ne faut pas être devin pour entrevoir que les partis de la majorité vont consacrer leur prochaine campagne électorale pour les locales au plaidoyer réfutant la thèse de la vacance du pouvoir et à la diabolisation de ceux qui la propagent. L'union sacrée qui s'ébauche au sein de la mouvance présidentielle est révélatrice que la relance du débat sur l'état de santé du Président et le climat de doute renforcé qu'elle a généré dans l'opinion publique sur son aptitude à gouverner le pays a semé l'alarme au sein du cercle présidentiel rapproché dont la sérénité affichée n'est de ce fait que posture tactique masquant crainte et inquiétude que la multiplication des appels à mettre fin à la vacance du pouvoir ait pour conséquences des développements qu'il ne pourra maîtriser et encore moins les empêcher de se produire.

Les cafouillages à répétition qui sont devenus la marque de la gouvernance par substitution à laquelle s'adonne le cercle rapproché du président de la République ont ruiné tous les subterfuges auxquels il a recours pour créer l'illusion que ce dernier est aux commandes du pays et qu'il est celui qui instruit les décisions qui sont prises et mises en application en réponse aux problèmes posés par la situation que traverse le pays.