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L'ONU ET LE LOISIR DE RALER

par Abdou BENABBOU

L'alerte lancée sur la situation du monde par le secrétaire général de l'ONU à Hiroshima hier a une consonance pathétique. Un certain lyrisme se dégage des vérités connues de tous qu'il étale avec conviction et sincérité mais s'arrête au constat. Qu'il affirme que le monde joue avec un pistolet chargé est une lapalissade qui n'échappe à personne, mais l'affirmation en elle-même est un aveu d'impuissance de l'Organisation des Nations Unies qui, faute de mieux, ne peut que multiplier des remontrances justifiées cependant bloquées dans la virtualité.

Le monde ne s'est jamais probablement porté aussi mal et l'on s'attarde en permanence sur les effets en survolant avec une évidente légèreté les causes jusqu'à souvent laisser déduire que l'ONU a été créée pour servir de voile pour cacher des intérêts précis. Les crises et les épidémies mondiales ont bon dos pour justifier un lourd malaise terrestre alors qu'un large lot de faux pensants se sont parés de profils qui n'ont rien à envier à ceux des zombies. Il n'y a pas que la débilité des fâcheries entre les Etats comme alimentations des drames, aussi il est à admettre que les gangrènes sont devenues les apanages de la race humaine. A croire que l'intelligence des hommes serait une malédiction.

La défunte Société des Nations a été enterrée pour céder sa place à une organisation mondiale moins compacte pour assurer un rôle de catalyseur d'une justice à plusieurs vitesses. La famine, la misère et le malheur n'en sont qu'amplifiés et le brave Antonio Guterres, patron d'un rassemblement planétaire cousu main à escient n'a que le loisir de râler, n'ayant que la responsabilité des fous des damiers.

Hier, il a demandé aux dirigeants du monde ce qu'ils ont appris du lâcher des deux bombes atomiques qui ont totalement rasé les villes japonaises d'Hiroshima et de Nagasaki incinérant près d'un demi-million d'êtres humains. Le rire au nez comme réponse serait de circonstance pour ceux qui savent qu'il n'y a de place et pour toujours dans le monde que la puissance des armes et de la force.