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Le tort inné du méditerranéen

par Abdou BENABBOU

Le président Tebboune vient d'entamer une démarche qu'aucun chef d'Etat algérien n'a entreprise avant lui dans le fond et dans la forme. Ecouter et s'imprégner des avis et des recommandations de personnalités diverses qu'il invite au fur et à mesure à la présidence pour être entendues !

Tout porte à croire que la liste des invités est longue et que pour une fois les préalables habituels sont écartés. La démarche est nouvelle et il serait faire preuve de gaucherie que de ne pas reconnaître que finalement le chef de l'Etat a saisi l'entière psychologie qui caractérise l'Algérien en général et les hommes politiques en particulier.

Pour peu qu'il ne soit pas guidé par la mauvaise foi ou par des buts malintentionnés, l'Algérien quelles que soient sa stature et sa position a comme nul autre être la particularité d'étaler sa totale générosité d'âme et d'esprit quand on lui témoigne de la considération. Le gène du don de soi est souvent mis en relief quand l'occasion se présente à lui en toute circonstance. Qu'en serait alors pour lui quand il s'agit de l'avenir de son pays et en toute simplicité de celui de ses enfants ?

Le grand tort inné du méditerranéen qu'il représente est cette précipitation à développer les humeurs inadaptées quand il se sent effacé. Des conflits désastreux avaient pris naissance entre de hauts responsables politiques pour des broutilles très terre à terre à la limite de l'enfantillage entraînant le pays vers la déroute.

Etre reçu par le chef de l'Etat pour être écouté et entendu n'est pas seulement un honneur. C'est un grand portail ouvert pour une concorde espérée et une éclaircie des horizons réclamée par tous les Algériens. Pour qui connaît Abdelmadjid Tebboune, l'homme n'a pas de penchant pour les salamalecs et il laisse entendre aujourd'hui qu'il n'a pas besoin des allégeances personnelles qui ont fait tant de mal au pays. Il n'en a pas besoin à son âge. Il a peut-être la faiblesse d'être entier. Il l'a prouvé quand il a été démis de ses fonctions de Premier ministre quand il avait refusé de se plier aux grandes magouilles politiciennes et affairistes de l'ère bouteflikienne.

En adhérant à sa main tendue, on devra en toute justice se souvenir de cet épisode.