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Indémontable souci de rentabilité et réchauffement climatique

par Abdou BENABBOU

On finira par bien admettre que les intérêts divergents des Etats sont difficiles sinon impossibles à concilier pour que la lutte contre le réchauffement climatique ait un sens et soit sérieusement menée. On se rend compte finalement comme il était attendu que le sommet de la COP26 de Glasgow ressemble à tous ceux qui l'ont précédé, accordant une large place aux engagements verbaux et aux déclarations d'intention mais dont la concrétisation sera laissée en attente. Ce ne sont pas les quelques petites retouches décidées qui changeront quelque chose à la démence du climat. La déforestation continuera et les déserts poursuivront leurs avancées et tant qu'à faire s'en tiendront à la seule parade d'ériger des murs et des barricades contre toutes les peuplades tentées par les galères de l'exode. A chacun les grands malheurs du siècle ou les petits bonheurs selon les forces ou les faiblesses que les différentes guerres larvées lèguent à un monde déphasé.

Dans la farouche bataille économique, industrielle et technologique mondiale qui oppose les riches et les forts entre eux, il est illogique et superflu de les voir, dans ce cas d'espèce, s'exiger de scier le tronc d'arbre sur lequel ils sont assis car il est à convenir que l'on ne retient du gain que sa face sacrée quels que soient ses effets maudits. Etre compétitif en temps de grande crise autorise toutes les entorses et il est même constaté aujourd'hui que les grands moyens trouvés pour lutter contre la pollution sont au contraire de nouveaux artifices technologiques pour l'amplifier. La voiture électrique censée apporter un anoblissement à l'environnement est, études sérieuses à l'appui, triplement polluante par la fabrication de ses composantes. Le monde s'engouffre dans sa nouvelle mode sans réellement savoir de quoi, par quoi elle doit naissance. Honnie hier et accusée de tous les maux pour être définitivement proscrite, l'énergie nucléaire renoue avec les larges espaces sous le motif de la rentabilité et de la sécurité énergétique.

Le transfert morbide des pouvoirs et la montée des extrêmes dans la plupart des pays industrialisés complètent un tableau déjà noir et rien de bon n'est présagé par les montées de leurs élites pour qu'une fin soit mise au réchauffement climatique.