La énième rencontre gouvernement-walis se tient depuis hier à Alger. Il est fort à parier que ce regroupement ne pourra permettre que le contentement des exposés sur un état des lieux national et tous les présents sont conscients que le pays a vitalement besoin de révolutions à tous les niveaux. Le verbe y sera roi, mais tout le monde est conscient que l’acte est contraint à la prudence et à la réserve car un wali est animé avant tout par la préoccupation de gérer sa carrière avant de s’attaquer aux problèmes de sa cité. Les difficultés et les tares sont connues et il est aisé pour tous de les montrer du doigt et on sait que l’Algérien est prolixe dans l’étalage des énoncés.

Habitat et foncier, industrie et agriculture, éducation et santé, chômage et informel sont le lourd lot des soucis de tous les jours et on se demande si un infortuné wali au cœur de ces dédales a la capacité et les moyens nécessaires pour planifier des recettes et les affronter. On a l’impression jusqu’ici que le représentant local du gouvernement surfe sur les entraves que rencontre le citoyen s’en tenant à garder bonne figure face à ceux qui l’ont nommé. Devenue suspecte et sérieusement entachée par le rouleau compresseur des tribunaux, sa représentation a gagné des contours mal définis entre monarque local et souffre-douleur dans un pays où tout est à refaire sinon à raser. Quand il est en même temps roi éphémère d’une région, président basique d’une association, répondeur et tuteur d’un club de football, il est saugrenu d’attendre de lui une clarté dans ses moindres décisions.

Sans doute est-ce la consistance de son profil qui est à maîtriser et à définir. Cette clarification ne peut se réaliser sans au préalable accorder une importance primordiale à une participation et une implication réelle de la société algérienne à la prise des décisions.

Sans cette obligation incontournable, on aura vite fait de surprendre un wali avec un sifflet à la bouche, dans un rond-point, fluidifier la circulation.