Au cours de ses nombreuses interventions médiatisées, le chef de l'état-major de l'ANP a notamment déclaré que l'institution militaire est prête à discuter toute initiative qui se présente. Pour l'opposition, cette indication est une invitation au dialogue, un dialogue auquel a également appelé Gaïd Salah. Si les deux parties convergent sur la forme, c'est sur le fond que les avis divergent puisque pour l'état-major le seul interlocuteur de l'opposition c'est la présidence de la République alors que les partis politiques refusent même de reconnaître la légitimité du chef de l'Etat par intérim.

Hormis ce point de discorde, la détermination du patron de l'armée d'aller au bout de la présidentielle du 4 juillet avec, à priori, les 2 B semble également être un frein à l'alternative du dialogue auquel ont appelé, à demi-mot, les forces du changement pour le soutien du choix du peuple et plus explicitement le président de Jil Jadid, Sofiane Djilali. Il n'est un secret pour personne, comme a tenu à le rappeler l'ex-bras droit de Boukrouh, que l'armée est le nouveau dépositaire du pouvoir réel en Algérie et que si dialogue il y aurait, c'est avec l'état-major pour éviter les fuites et les interférences.

Cependant, et même si Gaïd Salah ne peut plus éviter d'être considéré comme le visage de ce pouvoir militaire, il cherche encore à ne pas impliquer ouvertement l'institution qu'il dirige dans le jeu politique. Pour lui, la priorité est d'aller vers une élection présidentielle le plus tôt possible et la convocation du nom de Taleb Ibrahimi dans l'actualité du mouvement populaire participe à cette stratégie d'approche. Un choix qu'on reproche au militaire, l'accusant de vouloir mettre en place un pouvoir civil de façade, facilement manipulable.

De toute manière, et en dehors de ces deux options, la présidentielle et le dialogue, les alternatives ne se bousculent pas aux portes du pays mais pour peu que les volontés regardent toutes vers la même direction, il est possible qu'un début de solution soit envisagé, loin des positions tranchées et arrêtées des uns et des autres.