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Au cas où

par Moncef Wafi

Les législatives et les élections locales devront configurer le paysage politique algérien jusqu'en 2019 et la fin du quatrième mandat présidentiel. Si toutes les prévisions donnent la majorité absolue aux deux partis du pouvoir et quelques strapontins à leurs vassaux, la prochaine présidentielle, elle, risque d'échapper à la logique des standards internationaux en la matière.

Si Bouteflika ne se présente pas pour un cinquième mandat - le contraire clôt toutes spéculations -, les observateurs penchent vers un affrontement entre le patron du RND, Ouyahia, et le Premier ministre, Sellal, pour peu que ce dernier soit reconduit par le président de la République après les législatives. Si toutes les lectures mettent ces deux hommes au-devant de la scène médiatique, après qu'Ouyahia eut été confronté dans un premier temps à Saadani, il semblerait qu'il n'en soit rien. Enfin dans l'absolu. En effet, on est dans un schéma complexe répondant davantage aux critères d'un régime opaque, plus dans la cooptation et l'équilibre des forces que dans l'exercice démocratique intrinsèque.

Cette réalité du pouvoir en Algérie délimite forcément les choix dans la succession annoncée de Bouteflika et suspend toute élection présidentielle au sens entendu. Si le chef de l'Etat décide de se succéder à lui-même, le panel des candidats à El Mouradia devra faire de la figuration comme de tradition. Si, comme l'affirme l'ancien président de l'APN, Ziari, Bouteflika décidait de ne pas se présenter, il aurait quand même son mot à dire sur la manière de choisir son successeur. Dans un entretien accordé à un journal arabophone, il estimera qu'il est encore précoce d'évoquer les élections de 2019 d'autant plus que tout peut arriver pendant les deux ans qui nous séparent de l'échéance présidentielle. D'abord sur le plan économique où l'enjeu sera le plus grand avec la crise qui va frapper le pays de plein fouet.

Deux années charnières qui devront décider en grande partie du nom du nouveau président de la République pour peu que le gouvernement post-législatives n'arrive pas à endiguer la crise sans grever encore plus le pouvoir d'achat du citoyen. Enfin, ce scénario trouve toute sa vérité dans l'éventualité où Bouteflika ne se représente pas.