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LES VIEILLES RECETTES ET LES GENERATIONS D'HIER

par M. Abdou Benabbou

Pétition, lettre ouverte, petit cri de cœur, la dernière sortie de la poignée d'anciens moudjahids ne doit être perçue que comme une plate rengaine à l'adresse d'un homme, responsable d'un parti, rendu ogre, croquemitaine et croque-mort par des recettes politiques vieilles comme l'Algérie. A travers l'attaque contre le dénommé Saïdani, ils sont restés enserrés dans la brume basse des évanescences politiciennes s'éloignant par leur écrit de l'essence de la crise multiforme qui étouffe le pays.

Le FLN a toujours eu bon dos et les hommes qui se sont succédé à sa tête n'ont été que de mauvais prévôts se prêtant avec grâce au jeu réduit des vizirs ivres par les aléatoires convictions.

La problématique du FLN est plus large que les frêles épaules d'un quelconque Saïdani. Aussi interpellatrice qu'elle serait par son passé lointain ou proche et accompagnée de la consistance humaine contestable de la majorité des partis politiques dont elle ne saurait se défaire, elle est à mille lieues de suggérer une réflexion judicieuse sur la gestion d'une nation des temps présents qui ne cadre plus avec l'esprit des générations d'hier.

Des Amar Saïdani sont pléthores. Ils occupent les devants de la scène au nom d'un opportunisme vorace qui mène le pays vers le chaos.

Les vieilles recettes ne paient plus même si quelques-unes sont empreintes de bonne foi et l'humanité en totale reconfiguration exige maintenant une savante alchimie nouvelle conforme aux aspirations des peuples, qui tous sont à la recherche d'une nouvelle définition à donner à l'existence.

Partout les sociétés sont lassées par leurs propres incongrus faits et gestes, certains suicidaires, qui amplifient la mal-vie et on feint de ne pas se rendre compte que c'est l'inadéquation entre l'attente des populations et la manière d'y faire face qui est en cause. Ailleurs, fait marquant, on s'est aujourd'hui surpris que même la sacro-sainte bonne gouvernance ne suffit plus et que les empoignades politiciennes avec leurs hauts et leurs bas comme les alternances politiques ne sont plus que des exercices désuets.

Il est vain de continuer à butter contre la petite carrure des hommes comme s'ils étaient les encasteurs des destinées des peuples et l'humanité en total formatage presse la nature humaine à adopter un nouveau visage.