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Rebrab n'aura finalement pas sa télévision. Loin de nous
de commenter en quoi que ce soit la décision du tribunal administratif qui a
statué sur la nullité de la transaction du rachat du groupe El Khabar par une filiale appartenant à l'homme d'affaires le
plus en vue en Algérie, mais la décision de justice n'est nullement une
surprise pour ceux qui connaissent un tant soit peu les arcanes du pouvoir. Si
le ministère de la Communication a actionné la justice pour des raisons
purement administratives, dixit Grine, la défense d'El Khabar
et l'opinion publique sont persuadées que le prétexte est purement politique.
En effet, il est un secret de Polichinelle que le pouvoir ne peut se permettre
de laisser entre les mains d'un homme présumé proche de l'opposition un outil
de «propagande» aussi efficace qu'une chaîne de télévision.
Accusé d'atteinte à la liberté de la presse, le gouvernement critiqué de toutes parts n'a pas amélioré son image surtout avec l'affaire KBC en emprisonnant trois personnes coupables d'être derrière un programme satirique. Cette guerre contre la presse dite indépendante qui a pris des proportions encore plus grandes, s'inscrit dans cette volonté officieuse de rendre aphones les voix discordantes de l'opposition pas aussi bavarde qu'on l'aurait cru. Le verdict d'hier était tout sauf une surprise et le pouvoir, à travers cette annulation, adresse un message sans ambages à qui veut le décortiquer : jamais, au grand jamais une télévision ne sera aux mains de l'opposition même si Rebrab a clairement affiché son désintérêt de la politique en réponse aux invectives de Saadani. Cette lecture est fortement renforcée par le cahier des charges imposé à la foultitude de sigles travaillant sans autorisation. Les clauses contenues dans le document quadrillent la liberté d'expression même de ces chaînes de télévision et des lignes rouges sont tracées avec interdiction de les dépasser au risque de se faire taper sur les doigts par l'ARAV. Ceux qui ont pensé candidement qu'avec la multiplication des chaînes dites privées, on allait assister à une ouverture plurielle du débat politique ou social en sont pour leurs frais et l'Etat a voulu faire des cas de KBC et d'El Watan TV des exemples à ne pas reproduire. L'Etat s'apprête à faire le ménage dans ces chaînes et ne subsisteront que celles qui auront donné toutes les garanties d'une ligne éditoriale «vertueuse». |
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