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LA FETE CHEZ MANDELA

par K. Selim

A une semaine de l'ouverture de la Coupe du monde de football, les infrastructures sud-africaines sont prêtes. Pendant plusieurs semaines, les médias et «experts» occidentaux s'interrogeaient avec gravité sur le respect des délais et les capacités des Sud-Africains à livrer à terme prévu les travaux qu'ils s'étaient engagés à réaliser.

 A mesure de la finalisation des chantiers, le sujet s'est éteint de lui-même et les incertitudes se sont déplacées sur les risques et les dangers encourus par les étrangers dans un pays à la criminalité élevée.

 Les difficultés de la FIFA à distribuer les billets - un vrai problème en effet - est quasiment imputé aux responsables du pays de Mandela. Ce qui est un comble de mauvaise foi quand on connaît la FIFA, ses mœurs et les hommes qui la dirigent. La responsabilité des couacs en matière de vente de billets est entièrement le fait d'une instance où la transparence n'est pas vraiment de mise.

 Les Sud-Africains ont déployé des moyens considérables pour calmer les inquiétudes des uns et des autres mais cela ne semble pas avoir grand effet sur un milieu médiatique aux préjugés et aux inclinations bien trop évidents. Ce qui est certain, à une semaine du coup de pied inaugural, est que le pays hôte a mis en place des infrastructures de qualité qui, une fois éteints les lampions de ce tournoi, serviront à une jeunesse multicolore avide d'exploits sportifs. L'organisation de manifestations de magnitude mondiale, Coupe du monde de football ou Jeux olympiques, a, au-delà de relents commerciaux pas toujours du meilleur goût, une signification politique importante.

 Les pays choisis pour accueillir ces joutes le sont en fonction de leurs capacités, de leurs infrastructures et de leur image. Ou à tout le moins de l'image que souhaitent promouvoir ceux qui décident de l'attribution de l'organisation de ces festivités planétaires. Première en Afrique, tous les habitants de ce continent damné de l'histoire espèrent que le succès sera au rendez-vous et que les joutes sportives seront au niveau de l'espoir incarné par la jeune démocratie australe. La parenthèse festive est bienvenue dans un contexte mondial où, entre crise économique et apartheid israélien, l'actualité est dominée par une information affligeante.

 Il faut également souhaiter que les faucons et les va-t-en-guerre du libéralisme ne profitent pas du fait que l'attention de l'opinion soit focalisée sur la compétition pour mettre en œuvre les forfaitures dont ils ont le secret. Après tout, nombre d'Algériens se souviennent qu'au moment où leur équipe nationale donnait une leçon de football à l'arrogante formation allemande, l'armée israélienne - chérie des commentateurs politiques occidentaux qui ne la nomment que par son acronyme hébreu -, dirigée par le criminel de guerre Sharon, bombardait Beyrouth.

 La diversion est tentante pour ceux qui amassent des forces d'agression au large des côtes iraniennes, et qui se sont tus ou ont réprouvé du bout des lèvres lorsque cette armée de lâches s'en est prise à des civils désarmés qui tentaient d'apporter une aide humanitaire aux pauvres gens de Ghaza assiégée.

 La vigilance est donc de mise, avec la certitude que l'Afrique du Sud sera au rendez-vous des amateurs de football du monde entier.