La question de la disponibilité des médicaments sur le marché national ne devrait plus constituer un casse-tête incurable pour les autorités compétentes. Grâce à la mise en œuvre de mesures efficientes, et à la priorisation du développement de l'industrie pharmaceutique locale, afin de réduire la dépendance aux importations et de parvenir à l'autonomie en matière de production de médicaments essentiels. «L'Algérie n'a enregistré aucune pénurie de médicaments essentiels, y compris ceux destinés à soigner les patients atteints de cancer, même si ces derniers médicaments peuvent parfois connaître des perturbations», a affirmé le ministre de l'Industrie pharmaceutique, Ouacim Kouidri, à partir d'Annaba, où il a supervisé, lundi dernier, à la zone industrielle d'El Bouni, le lancement d'un nouveau projet d'investissement du groupe Saidal destiné à la production des vaccins inscrits dans le programme de vaccination national. «Nous ne laisserons pas les patients sans traitement, et nous garantirons un approvisionnement régulier» du marché, a-t-il soutenu.

Notons que M. Kouidri a installé, le 16 septembre dernier, les membres du nouvel Observatoire de veille pour la disponibilité des produits pharmaceutiques, qui réunit en son sein les secteurs de l'Industrie pharmaceutique, de la Santé, du Commerce intérieur et extérieur, des syndicats de pharmaciens et des associations de protection des consommateurs, avec pour mission principale garantir «l'approvisionnement régulier» des produits pharmaceutiques, en plus «d'anticiper» d'éventuels manques au niveau des structures de santé et pharmacies du pays. Une mission qualifiée de «stratégique» par le ministre.

Concernant le nouveau projet d'investissement du groupe Saidal destiné à la production des vaccins inscrits dans le programme de vaccination national, M. Kouidri a insisté sur le fait que ce projet «représente une étape stratégique vers le renforcement de la souveraineté nationale en matière de santé, et vers la réduction des importations». Le ministre a précisé que ce nouveau projet, en plus des autres projets programmés, «permettra de réduire la facture d'importation des vaccins d'au moins 150 millions de dollars par an». Un montant, a-t-il ajouté, qui pourrait atteindre 200 millions de dollars à la faveur de l'accroissement progressif de la production, avant de souligner que ces gains «se traduiront également par des opportunités d'exportation vers les marchés étrangers». M. Kouidri a indiqué, dans un autre contexte, que son département ministériel «a signé, lors de la Foire commerciale intra-africaine (IATF 2025), des conventions de coopération et des partenariats d'une valeur dépassant 725 millions de dollars», précisant que ces accords «permettront de développer de nouveaux projets dans le domaine de l'industrie pharmaceutique et de renforcer l'ouverture sur les marchés extérieurs».

De son côté, la présidente-directrice générale du groupe Saidal, Nabila Benyghzer a présenté une exposition technique sur le projet, dans laquelle elle a précisé que la nouvelle unité sera «réalisée sur une superficie de 22.267 m² dans la zone industrielle d'El Bouni et livrée au bout d'un délai de 24 mois». La première phase de la production «commencera par la fabrication des vaccins inclus dans le programme national de vaccination, avec une extension progressive de la production pour inclure d'autres types vaccins dans le cadre de l'engagement de Saidal envers l'Institut Pasteur».

Pour rappel, le groupe Saidal avait entamé, en septembre 2024 à Constantine, la production de vaccin antigrippal dans le cadre d'un partenariat avec une partie étrangère. Le projet d'Annaba devrait contribuer à répondre à la demande nationale en vaccins, à créer de nouveaux emplois, à réduire la facture d'importation et à ouvrir des perspectives d'exportation, renforçant ainsi la position de l'Algérie en tant que pôle pharmaceutique régional de premier plan.