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La revanche du dernier des indigènes. Récit de Hachemi Siagh. Casbah Editions, Alger 2024, 254 pages, 1.400 dinars. Voilà donc un bel exemple de persévérance, de réussite professionnelle et d'engagement. Ecole coranique de Touggourt, collecte de diplômes universitaires, tant à Alger qu'à l'étranger....pour devenir un expert international connu et reconnu. Le profil -type, à mon avis, du jeune Algérien soucieux de découvrir la science et le monde, ne se contentant pas de subir mais agissant, osant tenter les expériences les plus risquées et affronter les obstacles les plus rudes. Il a comnencé comme beaucoup de cadres de son âge (75-80 ans et plus), aujourd'hui pour la plupart retraités, alors que le pays était régi par le Code de l'indigénat, dans un véritable système d'apartheid. Dans tous les domaines, notamment scolaire, la puissance coloniale, après avoir effacé les structures traditionnelles locales d'instruction, a tout fait pour maintenir les Algériens dans l'ignorance. Ceux qui ont pu être scolarisés, l'ont été dans des écoles indigènes qui ne menaient qu'à des métiers subalternes. D'où peu de personnes qualifiées à l'indépendance. Ainsi, en 1954, date du déclenchement de la guerre de Libération nationale, seulement 15% des jeunes indigènes étaient scolarisés contre 85% pour la population européenne laquelle représentait 10% de la population totale du pays. Il y avait bien les écoles coraniques, mais leur nombre était bien insuffisant, leurs moyens étaient comptés et les contenus pédagogiques, mis à part l'apprentissage du Saint Coran, étaient assez limités. L'auteur va donc nous mener à travers le monde (celui de la connaissance, des affaires et de la finance internationale et nationale) sans, bien sûr, rompre les liens avec le pays où il a côtoyé bien des personnalités dirigeantes et où il exercé assez longtemps. C'est tout cela qui lui permet de présenter ses analyses et opinions sur le développement national, économique, financier et .....politique. L'Auteur : Né à Touggourt. 78 ans ( ?). Sciences Po' Alger. Docteur en Management stratégique (Ph.D), titulaire d'un Mba à Hec Montréal, formé au groupe Essec France..... expert dans le domaine des pratiques managériales et financières internationales. Carrière en Amérique du Nord, en Europe, au Moyen Orient et en Afrique du Nord. Plusieurs postes de direction et d'administration en Algérie et à l'étranger. A créé et dirigé, en Algérie, « Strategica » un cabinet de conseils en management et en ingénierie financière.. Auteur de plusieurs ouvrages. Table des matières : Avant-propos/ Chapitre I :De la guerre de Libération et de l'époque coloniale/ Chapitre II : Vivre l'indépendance de l'Algérie, à l'adolescence/Chapitre III : Vivre l'ère Houari Boumediène, à la fin de l'adolescence/ Chapitre IV : L'ère Chadli Bendjedid/Chapitre V : La période des grandes instabilités politique et sécuritaire/Chapitre VI : L'ère Bouteflika/ Chapitre VII : Le poids du traumatisme colonial sur les relations algéro-françaises/ Conclusion : La fierté nationale et les actifs intangibles de l'Algérie Extraits : « Je continuais ma scolarité à l'école primaire et à l'école coranique concomitamment. J'allais à la première avec beaucoup d'engouement et à l'autre, la peur au ventre. Cette différence était le résultat des pédagogies utilisées par l'une et l'autre. La première permettait un apprentissage à l'aide de méthodes, d'exercices et de matériel qui développaient progressivement les capacités cognitives, et nous étions assis sur des bancs et non par terre. La seconde était extrêmement répressive » (p 45), « En 1956, l'unique université du pays comptait à Alger cinq mille étudiants dont cinq cents indigènes seulement. Lorsqu'on sait que la population française ne représentait que 10% de la population totale, d'aucuns s'interrogent sérieusement quant à lœuvre civilisatrice de la France » (p 57), « Le règne de Boumediène reposait sur trois piliers fondamentaux en termes de développement et d'émancipation de l'Algérie : la révolution industrielle, la révolution agraire et la révolution culturelle » (p107), « D'emblée, le Président (note :Bouteflika) déclara qu'il ne voulait pas être « un trois quarts » de président et souhaita que les pleins pouvoirs lui soient accordés. Il en obtint plus que Zeroual et Chadli, mais moins que Boumediène auquel il voulait ressembler, jusque dans sa gestuelle quand il prononçait ses discours (p 217), « En ce qui concerne l'Algérie, à ce jour, la France joue la carte de l'amnésie et mise sur le temps et la disparition des générations de la guerre de Libération pour se soustraire à ses responsabilités» (p 245) Avis - À travers le récit de toute (ou presque) une vie, de toute (ou presque) une carrière, où le très sérieux est accompagné de l'anecdotique, ce qui allège la lecture, l'histoire économique et financière de l'Algérie contemporaine. Faits précis, style clair, écriture rapide, lecture facile, bref, un ouvrage « bien managé ». Du court, du lourd ! Citations : « J'appris plus tard que dans la bouche de Liassine (note : alors ministre de l'Industrie lourde et ancien Dg de la Sns ) le mot salopard n'était pas une insulte mais, bien au contraire, un compliment » (p 153), « De nos jours, le savoir est une denrée qui se négocie » (p 227), « L'influence française sur les Bouteflika était telle que l'Algérie dérogea à sa sacro-sainte doctrine en permettant aux avions militaires français de survoler l'Algérie pour se rendre dans le Sahel, et même en les approvisionnant en kérosène » (p 237), « Dire que la France a créé l'Algérie est d'une prétention démesurée. C'est en fait nier tout le passé de cette nation. Car c'est de nation qu'il s'agissait en ce temps-là. Tracer des frontières ne signifie pas créer un Etat. Les frontières ne sont qu'une composante de l'État. Je dirai plutôt que la France a détruit l'Algérie au lieu de l'avoir créée » (pp 242-243), « Un projet de loi vantant les « aspects positifs » de la colonisation était voté en 2005 par le Parlement français. C'était ajouter l'injure à la blessure » (p243) Entrepreneurs, Pouvoir et Société en Algérie . Essai de Nordine Grim.Présentation de Arezki Idjerouidène. Préface de Boualem Aliouat. Casbah Editions. Alger 2012. 187 pages, 850 dinars (Fiche de lecture déjà publiée en octobre 2019. Extraits pour rappel seulement. Fiche complète in www.almanach-dz.com/economie/bibliotheque dalmanach) Depuis l'Indépendance du pays, un (01) seul patron (privé) a fait partie d'un gouvernement, au début des années 1990 (Reda Hamiani, au département des Pme, et actuel Président du Fce) .Depuis, plus rien ? Avant, impensable ! Depuis la création de la Bourse d'Alger, c'est seulement début février 2013 qu'il est annoncé la prochaine entrée (avec 25% du capital social) d'une entreprise industrielle (Nca Rouiba) à composante familiale. Jusqu'ici, même si de puissantes Sarl (d'essence familiale) étaient transformées en Spa comme actionnaires, il n'y a que « les parents et alliés » C'est dire le fossé qui sépare encore le comportement « étatiste » des pouvoirs publics du pays .et le comportement « familialiste » des entrepreneurs algériens du secteur privé (...). Heureusement que le Fmi et le Socialisme algérien ont existé Les boucs émissaires de tous les échecs ! L'Auteur : Né à Azzefoun. Ancien cadre supérieur au sein de l'administration centrale et d'institutions ainsi que de sociétés nationales, spécialiste des questions de management et de réformes des entreprises et des institutions publiques, auteur de plusieurs ouvrages sur l'économie algérienne (dont « L'économie algérienne otage de la politique » ... «Entrepreneurs, Pouvoir et Société en Algérie »). Plusieurs contributions dans la presse (dont El Watan). Plume brillante ! Aujourd'hui, hélas, décédé Avis - Les textes du Pdg d'entreprise qui présente l'ouvrage et du professeur d'Université qui fait la préface sont, bien sûr, à « parcourir » par les spécialistes. Mais le reste, les textes de Nordine Grim, homme de terrain, ancien haut fonctionnaire et cadre fin connaisseur des rouages sont à lire, car leur écriture est précise, directe, concise. C'est celle du journaliste spécialisé qui s'est frotté au(x) terrain(s). (...) Phrase à méditer : C'est tout l'ouvrage qui est à méditer, la présentation, la préface, le texte et la caricature de la dernière page de couverture. |
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