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Affaire Houellebecq: L'Union des mosquées de France porte plainte

par El-Houari Dilmi

L'Union des mosquées de France (UMF) a officiellement déposé plainte contre le directeur de la publication de la revue « Front Populaire » Stéphen Simon et contre Michel Houellebecq

et Michel Onfray « pour injure publique et provocation à la discrimination raciale et religieuse », a annoncé l'avocate de l'union.

La plainte a été déposée vendredi auprès du tribunal de Nanterre. Dans un communiqué publié le 6 janvier dernier sur le site de l'UMF, son président, Mohammed Moussaoui avait indiqué qu'« estimant que la frontière entre la pensée et l'expression libres sur l'islam d'une part et la volonté délibérée de discrimination et d'incitation à la haine à l'encontre des musulmans d'autre part a été franchie, l'Union des mosquées de France a mandaté son avocate Maître Najwa El Haïté pour déposer plainte contre Michel Houellebecq et son complice Michel Onfray « pour injure publique et provocation à la discrimination raciale et religieuse ».

Le conflit opposant l'Union des mosquées de France et les personnes sus-citées est né à la suite d'une information parue au journal « Le Figaro », le 5 janvier 2023, où le très controversé Michel Houellebecq avait déclaré au sujet du texte publié fin novembre dans le magazine « Front Populaire » sous forme d'une conversation avec Michel Onfray : « (?) Je suis profondément attaché au texte et je veux bien reconnaître que les paragraphes concernés sont ambigus. Je les remplacerai donc, dans l'édition à venir, par des paragraphes explicitant mieux mon propos, et qui, je l'espère, ne heurteront pas les musulmans ». Cette position « qui se veut un geste d'apaisement n'est malheureusement pas de nature à dissiper les inquiétudes des musulmans de France profondément choqués par la violence des mots proférés à leur encontre », est-t-il rapporté dans le communiqué de l'UMF. « Les musulmans de France ne comprennent pas que Michel Houellebecq puisse d'une part reconnaître que les paragraphes concernés sont ambigus et d'autre part ne prendre aucune mesure pour suspendre leur diffusion. Sa proposition de les remplacer dans l'édition d'un livre à venir ne met pas un terme à leur diffusion et ne protège pas les musulmans de leurs conséquences », insiste la déclaration de l'UMF. Dans ces conditions, « l'UMF n'a d'autre moyen que de poursuivre son action en justice en vue d'obtenir l'arrêt immédiat de la diffusion de ces paragraphes qui portent atteinte à la dignité des citoyens français de confession musulmane ». Tout en recourant à la justice, « l'UMF réaffirme avec force son attachement profond à la liberté d'expression et sa condamnation ferme de tout acte ou parole de violence à l'encontre notamment des personnes physiques ou morales mises en cause dans cette affaire », met en garde l'Union des mosquées de France. « Ceux qui pensent défendre leur dignité par la menace, la violence ou l'insulte ne font que renforcer et développer la caricature de tous ceux qui veulent réduire notre religion à l'intolérance et à la violence », conclut le communiqué de l'UMF.