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SALAIRES ET COÛTS

par Abdou BENABBOU

Il a été établi que la Norvège est le pays où la vie serait la plus chère au monde. Il est aussi reconnu que les salaires y sont les plus hauts. La relation entre le coût de la vie et la rémunération du travail dans ce pays nordique, comme ailleurs, est une significative interdépendance d'une actualité brûlante partout en ce moment. Indéboulonnable, la logique économique se pare régulièrement de ses plus belles constantes et redouble de prégnance à chaque crise, avec ses lots d'inflations et ses équations financières difficiles à résoudre pour la plupart des Etats.

L'augmentation des salaires induit avec une logique inévitable un renchérissement du coût de la vie. Quand les salaires prennent de la hauteur, le reste suit indubitablement. Mais l'essentiel et le fondamental dans cette échelle est dans une vérité nue qui exige qu'un pays ne peut vivre qu'à la hauteur des richesses qu'il produit. Les Norvégiens reconnaissent qu'en sus de leur progrès industriel remarqué, ils doivent aussi leur bonheur et l'aisance de leur vie à leur richesse pétrolière et gazière et ne s'encombrent pas d'un complexe d'assistés. Ils gardent cependant à l'esprit l'obligation de préparer le meilleur des futurs pour leurs générations à venir. L'école norvégienne est l'une des meilleures au monde et garde les yeux rivés sur les horizons prochains en déifiant l'enfance pour préparer les générations qui arrivent à être les seigneurs de demain.

En Algérie, il est de plus en plus question d'augmentation de salaires. Grand bienfait pour les salariés qui en profiteront, car l'enfer de la subsistance n'est pas à démontrer et le monde du travail a un besoin de souffler. Mais un impératif incontournable mérite d'être posé. Les travailleurs ne sont pas des électrons libres et le sort de tous les Algériens est intimement lié. L'Etat fait ce qu'il peut et sa largesse contrainte n'éteindra pas à elle seule le feu des prix qui embrase les marchés. On constate déjà une sourde révolution dans la culture de consommation chez une majorité de la population. Elle constate que l'ère des vaches grasses est révolue et que le pain avait un coût hier inestimé. Il obéit aujourd'hui à de multiples données. A la devanture se présentent en premier, la conscience rationnelle, l'intelligence, le savoir-faire, l'effort et la sueur réunis.