Le président du Conseil national économique, social et environnemental (CNESE), Sidi Mohamed Bouchenak Khelladi, a loué à Tlemcen, les efforts déployés par l'Algérie, en vue de mieux cerner les contours de l'immigration clandestine à laquelle notre pays est confronté, depuis plusieurs années.

Animant en fin de semaine dernière, deux rencontres à Tlemcen et Maghnia, en présence du wali de Tlemcen, Amoumène Mermouri, les directeurs de l'exécutif de la wilaya ainsi que les chefs de daïra et élus locaux, le président de cette institution consultative, il a exhorté les représentants de la société civile et des organisations nationales à « coopérer avec les autorités locales et à se mobiliser aux côtés des services de sécurité et l'armée nationale populaire et leur engagement indéfectible, pour sécuriser l'ensemble du territoire national et maîtriser les répercussions sociales et économiques des fléaux de ce phénomène qui croît de plus en plus ». A ce titre, il a précisé que « le CNESE, en tant que cadre de dialogue, de concertation, de proposition, de prospective et d'analyse dans tous les domaines de la vie des citoyens et de la nation, a lancé une étude sur le phénomène de l'immigration clandestine en Algérie, en vue de connaître la réalité du terrain et pour déterminer l'ampleur de ce phénomène, identifier ses causes et évaluer des incidences ». Ainsi, il s'agit pour l'orateur, d'un préalable pour la mise en œuvre de la politique migratoire que l'Algérie a renforcé après une augmentation tangible de migrants irréguliers sur le territoire national notamment ceux originaires des pays du Sahel, par des mesures justes et humaines en tenant compte, à la fois du respect des conventions internationales et des droits des migrants.

Dans un premier temps, M. Sidi Mohamed Bouchenak Khelladi s'est rendu au siège de l'APW de Tlemcen. Ensuite (Jeudi) à Maghnia pour écouter les avis, propositions et recommandations des acteurs et des élus locaux.

Ces derniers ont, à l'unanimité, mis l'accent lors de leurs différentes interventions sur plusieurs questions liées à la présence dans notre pays d'un grand nombre de migrants réfugiés et demandeurs d'asile de différentes nationalités, mais également la nécessité de la mobilisation de toute la population dans la stratégie nationale adoptée pour faire face aux flux migratoires dans le plein respect des engagements pris par l'Algérie, l'identification des causes profondes poussant les migrants à se déplacer vers l'Algérie qui est devenu à la fois un pays d'accueil après avoir été longtemps considérée comme un pays de transit, et le renforcement de la loi relative à l'entrée et à la circulation des étrangers.

Outre les problématiques liées à la religion, la langue et les risques sanitaires, d'autres faits notoires ont été abordés par certains intervenants : les femmes et leurs enfants qui sont de plus en plus nombreux dans la population migrante, qui, jadis, était composée principalement de migrants masculins. Ils affirment que des dizaines de femmes traînent avec leurs enfants à longueur de journée dans presque toutes les villes du pays ainsi que les jeunes qui en constituent quant à eux une part croissante.

Le président du CNESE a rappelé « le nombre de réfugiés et de migrants irréguliers qui a augmenté de façon tangible ces dix dernières années, en raison des conflits dans la région du Sahel. Les autorités algériennes n'ont ménagé aucun effort pour honorer leurs engagements internationaux dans ce domaine et font de leur mieux pour la prise en charge des migrants et la Justice suit de près leur situation et se penche profondément sur l'ensemble des questions touchant aux droits de l'Homme ».

A noter que M. Sidi Mohamed Bouchenak Khelladi, qui avait animé récemment des rencontres similaires à Tamanrasset, s'est rendu en compagnie du wali de Tlemcen à Oued Jorgi de Maghnia, afin d'être à l'écoute des groupes de migrants en situation irrégulière d'origine subsaharienne, installés sous des tentes de fortune dans les rives de cette rivière à sec.