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![]() ![]() ![]() ![]() La
mobilisation des artistes contre la politique génocidaire d'Israël s'invite
dans le plus médiatique Festival de cinéma du monde.
Impossible de faire son job de critique comme d'habitude, c'est- à- dire analyser un film en se basant uniquement sur ses aspects esthétiques. Prenons par exemple le film d'ouverture de cette 78ème édition de Cannes, une comédie musicale française à caractère social (comme on dit à chaque fois que les protagonistes sont issus des classes populaires ou précaires). Même si on ne déteste pas la variété française populaire, le film «Partir un Jour» est globalement ennuyeux malgré ses bonnes intentions, artistiquement sans intérêt, au mieux un calmant Netfix pour les maisons de retraites de la France métropolitaine. Mais en rencontrant à la fête du film les comédiens franco-algériens Tewfik Jallab et Mohamed Arezki arborant d'une manière ostentatoire le drapeau palestinien, et en discutant avec le reste de l'équipe du film sur le drame qui se joue en Palestine occupée, il devenait impossible de dire du mal sur le film. Les comédiens font partie des 380 acteurs, réalisateurs et producteurs internationaux qui ont signé une lettre publiée le premier jour du Festival, contre la passivité du monde devant la destruction de Ghaza: «Nous ne pouvons pas rester silencieux alors qu'un génocide a lieu à Gaza», peut-on lire dans la lettre ( lire ci-dessous) signée entre autres par Pedro Almodóvar, Ruben Östlund, Guy Pierce, Ralph Fiennes, Melissa Barrera, Yórgos Lánthimos, Susan Sarandon, Alfonso Cuarón, David Cronenberg. La comédienne française, Juliette Binoche a finalement retiré sa signature de la liste publiée conjointement par le quotidien français «Libération» et le magazine américain des professionnels du cinéma Variety. Juliette Binoche a-t-elle été rappelée à l'ordre par le Festival de Cannes, officiellement pour rester «neutre» en tant que «Présidente du Jury» de la compétition officielle, comme le laissent penser la plupart des critiques arabes accrédités ? Ou a-t-elle eu peur des répercussions sur sa carrière à Hollywood ? L'exemple édifiant de Lyna Khoudri qui a perdu son agent hollywoodien suite à ses postes condamnant la destruction de Ghaza par Tsahal est souvent cité. Mais la liste des signataires s'allonge. La mobilisation ne faiblit pas. Jusqu'à l'année dernière les cinéastes et stars de cinéma devaient rivaliser d'ingéniosité pour exprimer, souvent à leurs risques et périls, leur soutien au peuple palestinien, à la manière de l'actrice australienne (et star à Hollywood) Cate Blanchett qui a fait sensation l'année dernière en foulant le tapis rouge du Palais des Festivals avec une robe aux couleurs du drapeau de la Palestine. Après 60.000 morts à Gaza, en majorité des civils, selon des données de l'ONU, le cinéma mondial ose enfin briser la loi du silence, quitte à subir les foudres des puissants soutiens à l'occupation israélienne. |
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