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Belaid s'engage à régler les problèmes des «patriotes» et des gardes communaux

par Khaled Boumediene

  Le deuxième meeting du candidat Abdelaziz Belaid qui s'est tenu, jeudi dernier, au palais de la Culture de Tlemcen intervient dans un contexte marqué par la lourde peine (18 mois de prison ferme) infligée, lundi dernier, à 4 manifestants qui avaient, rappelons-le, chahuté dimanche dernier le meeting tenu par Ali Benflis, à la maison de la Culture et scandé des slogans, devant le siège de la wilaya, incitant au boycott de la prochaine élection présidentielle du 12 décembre. Il faut relever, de prime à bord, qu'aucun incident n'a émaillé le meeting du président du Front ?El Mostakbel', Abdelaziz Belaid, qui a affiché le même leitmotiv que son prédécesseur: occuper le terrain. Car si à l'heure des réseaux sociaux, l'information circule plus vite via Internet, à les écouter, rien ne remplace le contact humain sur le terrain. Avant d'entamer son discours électoral, le candidat à la présidentielle du 12 décembre prochain, Abdelaziz Belaid, a invité l'assistance à observer une minute de silence à la mémoire des victimes palestiniens de Ghaza. Il a salué ensuite la sagesse, la modération et la science des grands érudits et saints Sidi El Haloui (un Andalou de Séville décédé en 1305 à Tlemcen), Sidi El Houari et Sidi Boumediene (fondateur de la principale source initiatique du soufisme du Maghreb et de l'Andalousie décédé à Tlemcen en 1197). Citant également les noms de quelques hommes révolutionnaires et martyrs de Tlemcen, tels que Messali Hadj, Akid Lotfi, Ben Bella, M. Belaid a indiqué que « nous avons grand besoin, aujourd'hui, de la sagesse, de la science, du courage et du sacrifice de ces grands hommes érudits et révolutionnaires ! Nous devons être fiers de notre histoire qui s'étend de la moukawama jusqu'à la guerre de Libération nationale et rester fidèles. Un peuple qui oublie son passé n'a pas d'avenir ! Aujourd'hui, certes l'Algérie vit une crise multidimensionnelle sans égale, mais notre pays possède suffisamment d'hommes, de compétences et de jeunes qui sont aptes à assumer leurs responsabilités pourvu qu'on leur fasse confiance ! Aujourd'hui plus de 400.000 étudiants formés sortent, chaque année, de nos universités, mais, a-t-on vraiment fait quelque chose pour eux, pour leur donner un espoir de travailler, ici dans leur pays et de les empêcher de le quitter ? ». Il s'est engagé à ouvrir, s'il est élu à la tête du pays le 12 décembre prochain, un dialogue « sérieux » et sans exclusive avec tous les partenaires et les franges de la société algérienne en vue de diagnostiquer et disséquer la situation permettant l'édification d'une nouvelle République bâtie par les Algériens et fondée sur l'égalité, le travail et la loi. Abordant la question des frontières terrestres entre le Maroc et l'Algérie fermées depuis 1994, M. Belaid a souligné que « les peuples algériens et marocains sont étroitement liés par la religion, la langue et la culture ! L'Algérie et le Maroc sont des pays frères et voisins ! Et je vous assure que si je serai président, j'ouvrirai ce dossier avec tous les pays voisins de l'Algérie, en vue de trouver des solutions qui vont dans l'intérêt de tous les pays du Maghreb ». Dans le même sillage, il a évoqué les souffrances endurées par les populations de la bande frontalière de la wilaya de Tlemcen à cause du passavant instauré dans cette zone pour des considérations de lutte contre la contrebande.

Par ailleurs, Abdelaziz Belaid s'est engagé à prendre en charge les doléances des ?patriotes', des gardes communaux et des retraités de l'ANP, qui ont combattu, selon lui, le terrorisme et l'extrémisme. Expliquant son programme électoral, M. Belaid a mis l'accent sur la nécessité de créer des zones franches et des zones économiques spéciales, en Afrique, pour attirer plus d'investisseurs sur le continent.

« Mon programme économique se focalise sur trois secteurs stratégiques, à savoir : l'agriculture, l'industrie de transformation alimentaire et le tourisme », rappelant que le problème de l'économie en Algérie réside dans « la mauvaise gestion et le manque d'organisation. Il faut libérer les initiatives ! Il faut libérer l'agriculture ! Il faut libérer l'économie !».