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Est :
Constantine - Anomalies et défauts de conformité des logements: Les locataires dénoncent les «arnaques» des constructeurs
par Abdelkrim Zerzouri ![]() Presque
tous les bénéficiaires de logements sociaux, y compris le LSP, sont
désagréablement surpris par les multiples anomalies et défauts de conformité
pendant la construction des nouveaux quartiers. Certains parlent d'«arnaques
des constructeurs» dont le souci majeur est de livrer les logements, et
qu'importe l'état lamentable dans lequel ils se trouveraient puisque les gens
seront heureux juste par le fait d'avoir en main des clés. «Les constructeurs
emploient une main-d'œuvre non qualifiée dans les travaux de maçonnerie, la
pose de la tuyauterie des évacuations des eaux, l'installation électrique
anarchique ou la peinture, parfois cette même main-d'œuvre n'exécute pas le
travail convenablement par dégoût ou pour se venger du promoteur qui ne paie
pas bien, et au final on obtient un logement truffé de défauts», s'indignent
des habitants qui ont rejoint leurs nouveaux quartiers ces derniers mois aux UV
16, 17, 18 et 19. Des anomalies qui incombent directement aux entreprises
réalisatrices et les bureaux de suivi, selon d'autres voix qui dénoncent les
malfaçons dans les constructions de logements. «On déplore la réception de ces
projets alors que les anomalies ne peuvent absolument pas passer inaperçues,
car les défauts de construction sautent, parfois, aux yeux des représentants
des bureaux d'études qui assurent le suivi des projets», avoue le président du
CLOA, Mouloud Benzerda. Selon des témoignages de
nouveaux locataires sur des sites de la nouvelle ville Ali Mendjeli,
beaucoup ont été choqués par le crépissage cabossé des murs, «bombés» en
plusieurs endroits des chambres, le carrelage posé n'importe comment et se
détachant aux premiers pas des occupants, des toits qui suintent de partout,
des chambres humides parce que mal recouvertes de l'extérieur et autres
matériels de robinetterie «bon marché» à remplacer dès les premiers jours de
l'occupation des lieux. A propos de ce dernier point, entrepreneurs et
représentants du CLOA s'accordent à dire qu'il s'agit de «matériel social pour
le logement social». En d'autres termes, le coût relativement bas des logements
n'incite pas les entrepreneurs à aller vers le matériel de la haute gamme. Nous
sommes dans l'obligation d'équiper les logements avec du matériel de la basse
qualité, moins cher, afin de pouvoir s'en sortir avec ce prix modique qu'on
nous accorde pour un F3, soit 280 millions, chuchotent les entrepreneurs.
Incontestablement, ces pratiques influent sur la durée
de vie des logements qui, si les occupants ne procèdent pas à leur
réhabilitation en route, seront déclarés sinistrés dans une dizaine d'années au
maximum, relèvent des architectes et des techniciens en BTP. En tout cas, les
habitants évitent de recourir à la justice pour exiger réparation, chose qui
exige les services d'un avocat, un PV de constat à établir par un huissier avant
d'occuper les lieux et de longues procédures, selon les déclarations des
concernés. La correction de ces défauts sur frais propres des locataires est,
donc, devenue un recours inévitable pour tout nouveau occupant de ces
appartements. «Il faut dépenser au bas mot 60 millions de centimes pour rendre
le logement habitable, avec un confort minimum», affirment nos interlocuteurs,
qui relèvent qu'il s'agit là d'une épreuve très difficile, voire impossible à
surmonter par les smicards. Ces derniers se mettent obligeamment à corriger les
défauts par petites parties, effectuant souvent ces travaux de correction des
malfaçons par leurs propres mains et refaire la peinture soi-même, avec l'aide
de proches, nous a-t-on indiqué. Tant que les autorités concernées restent sous
pression des demandeurs et gardent en tête cette préoccupation de «distribuer
des logements le plus vite possible», la qualité des logements livrés ne
devrait guère s'améliorer.
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