|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Le mental de
l'Algérien a bien du mal à s'inscrire dans cette logique de concession accordée
par l'Etat quant à l'usufruit à en récupérer au titre de l'exploitation du
foncier public agricole.
Les bénéficiaires - les anciens comme les tout nouveaux - en font plutôt un bien personnel. Ils s'en accaparent, dans cette forme de « pillage déguisé » ! De « vol légalisé » ! Il n'y a qu'à jeter un regard furtif mais curieux lorsque vous êtes en voiture sur ces parcelles de terrains mitoyens des grandes agglomérations, tout récemment clôturées à la va-vite et surtout n'importe comment, pour s'en convaincre du grand désastre et de cette terrible tragédie qui touche le patrimoine foncier agricole. La frénésie de satisfaire au plus vite à cet « égo insatiable » de spolier le bien public est devenue cette « autre culture » de détenir, en dépit du moindre titre et du mérite d'en disposer, à cette «déguisée vocation», toutes ces terres agricoles qui faisaient naguère notre vraie réputation, en nous assurant tous ces labels de produits agricoles que nous y produisions. Au manque de civisme autrefois affiché à l'égard du bien de la communauté ou de la municipalité, est venu donc s'ajouter au fil des jours, ce « sentiment vorace » de l'individu à en faire, sous des formes détournées, mais surtout appuyé par le laisser-aller si ce n'est l'aide à peine voilée des élus locaux, sa propre propriété ! Son bien personnel acquis en toute propriété! Et pour y parvenir: toutes les acrobaties sont permises, toutes les filouteries sont mises à profit, toutes les pirouettes sont de mise, tous les dépassements sont tolérés, tous les arrangements sur le dos ou à l'insu du contribuable et aux dépens de la communauté sont tissés de manière solide et vraiment durable? C'est à qui peut aller très vite dans cette besogne « d'embrigader ces terrains juteux» qui changeront incessamment de vocation et manifestement de propriétaire ! On y voit, parfois à perte de vue, de toutes sortes de clôtures utilisées à cet effet : de la plus moche et très banale à la très soignée et bien coûteuse ! De manière osée et plutôt honteuse ! On y recourt parfois même à ces murs en vrai béton surmontés de fils barbelés et électrifiés tout juste pour épargner ces terrains, s'y trouvant à l'intérieur, du regard des curieux, les éloigner du mauvais œil, et que sais-je encore de ces mystères que l'on veut à tout prix cacher au plus vite sur tout le long des axes routiers qui les longent. Et comme pour nous mener vers ces « horizons plutôt sombres », on y voit toutes ces « mochetés » de bandes de film plastique de couleur noire qui « bandent les yeux » mais également la « « vitrine et la façade principale » à ces champs fort généreux, riches de leurs beaux vergers et belles couleurs toutes naturelles, où prédomine ce Vert Paradisiaque, sommés de se retirer de notre quotidien et de plier l'échine devant ce comportement cupide, sordide et vraiment inhumain ! Pas un seul interstice ne figure dans ce masque plastique étanche, lugubre, insalubre, long et haut qui obstrue la vue au travers de ce rempart artificiel, ne permettant même plus qu'il soit transpercé par un quelconque rai de lumière ou impact de rayon de soleil ! Le tout est savamment empaqueté, très solidement planté, astucieusement tissé, visiblement bien accroché au sol et malicieusement pensé pour extraire ce bout de terrain à la communauté et s'en servir plus tard à d'autres fins ou exploitation qui s'écarte dangereusement de sa vocation d'origine ! Et chacun s'y met ou y met du sien pour rapidement satisfaire à cette faim de loup de disposer tout seul de ce bien communautaire, pris en otage par cette mentalité de bas étage ! On ose ou s'arrange à tous les niveaux et en tout lieu pour tout squatter et tout détenir pour soi-même ! Dans cette course contre la montre, on met la main sur tout ce qui est à portée de main ! Sans même penser un seul instant à l'expiration de cette concession qui aura servi d'un « vrai tremplin » à une bien réelle appropriation. Dans l'habillage astucieux de ce « péage à plus ou moins longue durée », ils trouveront l'occasion inespérée d'en faire un « pillage en règle » de ce foncier agricole, en dénaturant dans son sillage un bel environnement plus que jamais clochardisé, en vue de satisfaire à un désir d'essence matérialiste et surtout «foncièrement concupiscent». Du coup c'est tout un marché très florissant du foncier qui s'est déclaré dans l'informel afin de mettre sur pied ces transactions : les unes faites de rétrocession pour complètement après changer de profession, les autres plutôt empruntant à la toute nouvelle réglementation tout juste l'habillage de convenance qui sied le mieux à l'appât de circonstance ! Chasse gardée des autorités locales pour y ériger à l'emporte-pièce toutes ces nouvelles bâtisses cubiques et hideuses qui s'inscrivent en travers de cette harmonie de la ville et de son style architectural ancien, cette terre agricole qui jouxte la périphérie de ces grands centres urbains est devenue dans le sillage de ce « maillage à grande échelle » une proie facile aux mains de ces nouveaux rapaces du foncier public agricole. On cherche surtout à ne rien laisser aux autres de ce qui pourra demain nous appartenir en toute propriété et « sans la moindre contestation » de ce bien public objet de concession qui se transformera tôt ou tard en une véritable possession ! En un legs à en profiter gratuitement et sans ménagement ! Que de murs de clôture, hauts et bien solides, très coûteux et infranchissables, auront été édifiés ces derniers temps comme pour définitivement marquer la désormais nouvelle appartenance du terrain, en apparence protégé, mais à dessein squatté et « intelligemment dérobé à la communauté » ! La faune du foncier agricole, ces « charognards terriens du XXIe Siècle » auront beaucoup évolué dans leur stratégie de mainmise sur les biens de la communauté. La mentalité du Beylik, autrefois d'actualité, et très prisée à l'époque, se trouve être aujourd'hui bel et bien dépassée dans leur façon de se comporter avec la chose publique et le bien foncier tout particulièrement. En tirer le maximum de profit dans des relations illégales ou transactions douteuses est devenu une si savante profession et gymnastique de prédilection dont se pavanent de nombreux courtiers d'occasion travaillant tous à la solde de ces nouveaux riches qui puisent leur fortune du produit de la « revente illégale » du foncier agricole public. Du côté des collectivités locales, on aura longtemps laissé faire ! Et ce n'est pas maintenant qu'ils changeront d'attitude. Tellement cette très ancienne habitude a pris le relais et surtout du poids considérable dans leur comportement humain du moment à l'égard des biens communautaires. Du côté du citoyen, la démission est presque totale. Son civisme est absent. Car les valeurs sociétales ont été perverties et la morale collective assez profondément travestie ! On est comme tenté à tout moment par cette évasion à la recherche de notre mieux-être que l'on pense trouver bel et bien ailleurs au vu de ce lien sociétal, autrefois indéfectible, qui vient de rompre de manière si brutale et sidérale ! Le plus intrigant dans tout cela est que l'Etat, en sa qualité de puissance publique, se comporte devant un tel « phénomène exponentiel » en tant que simple spectateur passif, souvent désintéressé, parfois trop affairé à ne « pouvoir mesurer » les vraies conséquences qui peuvent découler de cette très « grave dérive » qui risque d'asphyxier nos villes et de détourner le patrimoine du foncier agricole national. « Des Etats Généraux du Secteur de l'Agriculture » s'imposent de droit et sans tarder devant pareille critique situation qui le ronge de l'intérieur même et qui risque à ce rythme effréné de son dépouillement continu de ses vrais repères et nombreux atouts de l'anéantir à tout moment ! Fruit du « laxisme des officiels » et des « appétits voraces de cette nouvelle race d'intervenants » qui squattent « à tout venant » tous ces précieux terrains agricoles, ces mauvaises pratiques que le civisme citoyen dénonce et que la morale collective réprouve et condamne étaient, hier encore, si étrangères à notre société et mœurs publiques. « L'instinct un peu trop cupide » de l'Algérien et « l'esprit vraiment stupide », conjugué à cette absence de « contrôle citoyen », n'auront fait que développer ce grave phénomène dans des proportions alarmantes, qui dépassent même notre imagination ! Tant le profit ultérieur à en tirer est exorbitant ! Et les dividendes à en soutirer fort impressionnants ! Ainsi après la vache laitière de la communauté abandonnée à son triste sort, puis vendue au rabais de son prix réel, est donc venu le tour de démanteler la toiture et les murs de l'étable qui l'abritaient. Pour ensuite s'engager, toute honte bue, dans cette sombre perspective d'effacer de notre panorama la Noble vocation de l'Algérie, en détournant sans vergogne tous ces terrains de pacage, de pâturage et même celui qui tenait lieu de refuge à ces bêtes domestiques chères au pays et à sa traditionnelle vocation qui auront - sans surprise - complètement disparu de notre paysage quotidien ! Cette situation-là, si grave et très préjudiciable pour le devenir de la Nation, les responsables algériens en ont nié l'existence avec consistance et persistance, oubliant au passage que le cerveau du prédateur est dans ses dents ! Le bonheur ne se trouve-t-il pas dans une vie harmonieusement disciplinée ? Pourquoi alors s'en écarter de la sorte ? Et que faire pour y revenir ? En ces temps de vaches maigres, nul besoin de rêver encore au temps de la poule aux oeufs d'or ! Il s'agit plutôt de procéder sans plus tarder au grand nettoyage des écuries d'Augias ! A-t-on idée du sale boulot qui nous attend ? Nos pauvres Martyrs de la Révolution doivent tout le temps se retourner dans leurs tombes ! Eux qui se sont pourtant sacrifiés pour enfin libérer ces terres qu'ils ont irriguées de leur sang ! |