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Le
texte de la pièce de théâtre «Pierre et Mohamed», inspiré de la mort tragique
de Mgr Pierre Claverie, l'ancien évêque d'Oran, et son chauffeur musulman,
Mohamed Bouchikhi, lors de l'attentat terroriste
ignoble qui a été perpétré le 1er août 1996, au moyen d'une bombe placée devant
l'évêché d'Oran et qui a complètement détruit leur véhicule, vient d'être édité
la semaine dernière à Paris, sous forme de livre co-édité
par les maisons d'édition Le Tallandier et Le Cerf.
La pièce de théâtre proprement dite fut jouée pour la première fois, en 2011, au Festival d'Avignon et en est, aujourd'hui, à sa 1.000ème représentation. Elle a été conçue à partir des écrits de Mgr Pierre Claverie et raconte la vie et ce en quoi croyait ce dernier et son amitié pour un jeune musulman algérien, Mohamed Bouchikhi. Leur proximité est «symbolisée au plus au point par le fait que, sur scène, c'est un même acteur qui joue deux hommes qui n'en font plus qu'un par la magie de l'amitié» souligne, dans la préface du livre, Mgr Jean Paul Vesco, l'actuel évêque d'Oran. Le personnage ?Pierre' de cette pièce, d'après le compte-rendu publié d'un journaliste, est «Pierre Claverie, pied-noir devenu prêtre puis évêque d'Oran, un Algérien par alliance» qui a choisi sa terre natale, et donc la vie parmi les Musulmans, pour réaliser sa vocation chrétienne. Mohamed, lui, est l'un de ces nombreux Algériens avec lesquels il a noué une relation d'amitié et qui s'interroge sur la violence qui s'est emparée de ce pays, l'Algérie, que tous les deux aiment tant». Pour Adrien Candiard, l'auteur du texte de «Pierre et Mohamed» la question des relations entre Chrétiens et Musulmans intéresse, tout un chacun et la pièce donne des billes pour se parler». Il ajoute «qu'en France comme ailleurs, on est, souvent, pris entre les bons sentiments et l'envie de dialoguer vraiment. Pierre Claverie savait, lui, allier ce respect immense des Musulmans et de l'Islam, à l'exigence intellectuelle: il n'a sacrifié ni l'un ni l'autre et il a même mis sa vie dans la balance. Beaucoup de jeunes ont un désir de radicalité. Celle de Pierre Claverie est beaucoup plus forte que celle des discours identitaires: donner sa vie n'est pas lié au fanatisme mais à l'amour et à l'ouverture. Avec lui, ce qui nous semblait impossible apparaît soudain évident». Le journaliste cité plus haut rapporte une anecdote pleine d'optimisme quant au rêve de fraternité entre les peuples et les hommes: «A Paris, un spectateur de la pièce, le visage fermé, part, sans applaudir, mais a le temps de glisser que «ce qu'il venait d'entendre l'avait réconcilié avec le peuple algérien». Sachez cher spectateur inconnu que le peuple algérien (dans sa très grande majorité et dans ce qui fonde le cœur de son identité) est innocent du crime ignoble qui a inspiré cette pièce et ce livre «Pierre et Mohamed». *Libraire à Tlemcen |