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La stratégie des USA dans les nationalisations du pétrole: Comment le monde arabe, l'Iran et les États-Unis continuent de sauver le monde ! (1ère partie)

par Medjdoub Hamed*

Comment comprendre la poussée de l'endettement des pays du reste du monde, en particulier des pays pauvres et émergents ? Dans un article du journal financier français L'Echo, du 19 décembre 2019, on lit : « L'endettement public et privé des pays émergents et en développement atteignait en 2018 près de 170 % de leur PIB. La Banque mondiale s'alarme d'un emballement certain de cette bombe à retardement. A 255 % de son produit intérieur brut, le ratio d'endettement de la Chine figure parmi ceux qui ont le plus augmenté au cours des dix dernières années. [...]

Le célèbre groupe des années 1980, les « Rita Mitsuko » aurait pu tout aussi bien y inclure les épisodes d'endettement excessif des pays émergents et en développement. Le rapport que publie jeudi la Banque mondiale analyse ce sujet sur les cinquante dernières années pour une centaine de pays. Le résultat est alarmant. Depuis 2010, le rythme d'endettement de ces pays n'a jamais été aussi élevé. Du jamais vu en un demi-siècle. Pointée à 55.000 milliards de dollars en 2018, la dette publique et privée de ce groupe de pays représente 168 % de leur produit intérieur brut (PIB). En 2010, ce ratio n'était que de... 54 %. L'accumulation de dettes en huit ans est trois fois supérieure à celle observée dans les années 1970 qui a conduit à la crise de la dette des pays d'Amérique latine et au plan Brady. La vague de dettes actuelle concerne l'ensemble des régions du globe et pas seulement l'une d'entre elles comme par le passé, à l'instar des pays asiatiques dans les années 1990.

Une dette mondiale record. Faut-il avoir peur d'une dette mondiale au sommet ?

« Depuis 1970, environ la moitié des 521 épisodes nationaux de croissance rapide de la dette dans les pays en développement se sont accompagnés de crises financières », souligne la Banque mondiale. Avec pour résultat un affaiblissement du revenu par habitant et une baisse de l'investissement. « L'histoire montre que les fortes augmentations de la dette coïncident souvent avec les crises financières dans les pays en développement, au détriment de la population », confirme Ceyla Pazarbasioglu, une des vice-présidentes de la Banque mondiale. En clair, l'endettement excessif se termine mal. Et la Banque mondiale appelle à la vigilance.

Un épisode différent

L'épisode en cours n'a rien à voir avec les précédents : il est généralisé ; il concerne à la fois les acteurs publics et privés ; il met en jeu de nouveaux créditeurs. En particulier, les investisseurs étrangers détiennent la moitié des dettes des pays émergents et en développement. La Chine inquiète. Son ratio d'endettement, non seulement atteint 255 % de son PIB, mais le pays ne se prive pas d'octroyer des crédits en dehors des circuits traditionnels tels que le Club de Paris. Ce dernier, auquel la Chine n'est pas partie prenante, rassemble les principaux créanciers des pays émergents et en développement.

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La dette en tant que telle n'est pas une malédiction en soi si elle permet de financer des infrastructures, par exemple. Mais, comme le relève le président de la Banque mondiale, David Malpass, « dans bien des pays en développement, l'investissement public a baissé alors même que le fardeau de la dette augmentait ».

Pas de risque à court terme

Dans l'immédiat, la Banque mondiale n'attend pas de crise imminente. La faiblesse des taux d'intérêt limite ce risque. Mais si d'aventure les taux devaient reprendre leur progression, des épisodes fâcheux sont à prévoir. Malgré la forte augmentation de leur endettement, certains pays ont enregistré des taux de croissance économique faible. Leur conjoncture, aujourd'hui, s'est encore plus dégradée. Conséquence, leur déficit budgétaire s'accroît et leur balance des comptes courants se dégrade. Pour la Banque, le schéma des crises passées se met en place. Il est donc urgent d'agir sinon cela risque de mal se terminer. » (1)

Force de constater que tout est dit dans cet article. Sauf que les raisons du brusque endettement des pays émergents et en développement ne sont pas données. Il y a bien des raisons qui expliquent cet emballement. Plusieurs questions appellent cet exposé. Tout d'abord, on y lit, dans cet article, que l'endettement concerne « l'ensemble des régions du globe et pas seulement l'une d'entre elles comme par le passé », ce qui signifie l'ensemble des pays du monde. La deuxième question porte sur les raisons qui ont amené le ratio de la dette publique et privée des pays émergents et en développement passée de 54 %, en 2010, à 168 %, en 2018, en huit années.

L'article fait état de l'entrée en jeu de nouveaux créditeurs. Comme il est écrit : « La Chine inquiète. Son ratio d'endettement, non seulement atteint 255 % de son PIB, mais le pays ne se prive pas d'octroyer des crédits en dehors des circuits traditionnels tels que le Club de Paris. Ce dernier, auquel la Chine n'est pas partie prenante, rassemble les principaux créanciers des pays émergents et en développement. » La nouveauté est que la Chine est devenue un prêteur international, et donc un concurrent non seulement au Club de Paris et de Rome, mais aussi aux institutions internationales, le FMI et la Banque mondiale. Ce qui est complètement nouveau puisque l'intrusion de la Chine dans la donne monétaire mondiale change les équilibres géostratégiques et géoéconomiques entre l'Occident naguère seul prêteur de liquidités internationales et la nouvelle organisation économique, financière et monétaire en cours au plan mondial.

C'est dire la révolution qu'opère l'entrée en force de la Chine dans le club des grands créanciers du monde, ce qui ne se fera pas sans mal pour l'ensemble des économies du monde. En particulier, les pays d'Afrique, d'Amérique centrale et du Sud et d'Asie qui ne disposent pas de monnaies internationales. Leurs monnaies sont adossées au panier des cinq monnaies internationales.

Pour rappel, depuis le 1er octobre 2016, le yuan fait partie du panier de monnaies sur lequel repose le DTS (Droit de tirage spécial). Actif de réserve international du FMI (créé en 1969 pour compléter les réserves de change officielles de ses pays membres), le DTS compte désormais, dans son panier de monnaies, le yuan ou renminbi chinois (RMB) au côté du dollar, l'euro, la livre sterling et le yen.

L'importance de la Chine sur le plan international devient grandissante au point qu'elle inquiète les pays occidentaux. La dette mondiale a atteint un nouveau record mondial. Un autre article du même journal souligne que la dette mondiale a atteint un record de 250 000 milliards de dollars au premier semestre 2019, sous l'impulsion des États-Unis et de la Chine. (2) « Faut-il avoir peur d'une dette mondiale au sommet ? », comme on le lit supra. Il est évident qu'il faut vraiment s'inquiéter, et le problème n'est pas dans la dette elle-même mais dans la stratégie des protagonistes, qui se limitent en réalité à deux pôles.

Le premier, c'est le pôle occidental qui groupe l'Union européenne, les États-Unis, le Japon, le Canada, l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Il totalise 1 milliard d'êtres humains. Le deuxième pôle, c'est la Chine dont la population est d'environ 1,39 milliards d'êtres humains. Et nous avons un pôle occidental riche et un deuxième pôle qui émerge en grande puissance économique, financière et monétaire. Certes le deuxième pôle n'est pas riche comme l'est le pôle occidental, mais il demeure que la Chine cherche à s'imposer eu égard à sa puissance économique actuelle.

Dès lors, comment comprendre cet antagonisme entre les deux pôles bien qu'il n'apparaît pas de manière tranchée, mais au regard de l'endettement mondial qui continue à croître, et il est criant, tout laisse penser qu'il provoquera certainement des crises financières voire une dépression économique qui risquera d'être durable à l'image de la dépression économique mondiale des années 1930 qui a précédé la Deuxième Guerre mondiale.

On sait très bien que si une dépression économique mondiale surgira durant la décennie 2020-2030 et tout laisse penser qu'elle surviendra, une Troisième Guerre mondiale est d'ores et déjà interdite pour les grandes puissances du fait de leurs arsenaux nucléaires et de leur destruction mutuelle et immédiate si celle-ci venait à être déclenchée. Mais une dépression économique mondiale fera certainement beaucoup de mal à l'ensemble des pays du monde, en particulier des pays qui ne sont pas émetteurs de monnaies internationales. En clair, l'Afrique, l'Amérique du Sud, une grande partie de l'Asie et les pays exportateurs de pétrole dont les pays arabes qui en souffriront.

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Pour avoir une idée précise de ce qui s'est passé depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, on va dans cette analyse ne pas chercher à expliquer ce qui se passe aujourd'hui entre le pôle occidental et le pôle chinois, mais aller à la genèse des problèmes du monde. On comprendra mieux la situation économique mondiale qui prévaut aujourd'hui et des années à venir à l'horizon 2022-2030. Nous y reviendrons dans une autre analyse.

Aussi pour aller à la genèse, procédons à une schématisation simplifiée du système économique mondial qui a émergé après 1945, néanmoins suffisamment parlante pour donner une idée des enjeux économiques mondiaux qui se jouent aujourd'hui, et qui laissent paraître déjà ce qui peut survenir, ce qui est potentiel à l'horizon 2020-2030. Et c'est là l'intérêt de cette schématisation à la fois très pratique pour comprendre la dynamique historique de l'évolution économique et surtout montrer que le processus est naturel et, qu'au-delà des prises de positions des protagonistes « qui sont essentiellement deux » dans la donne économique mondiale, celles-ci sont, comme on le verra, pour les uns, le plus souvent des positions d'auto-défense, pour les autres, des ambitions estimées légitimes eu égard à leur statut de nouvelle puissance. L'inconvénient dans ce processus « bras de fer » qui ne dit pas son nom, est qu'il renferme de très mauvais présages pour le reste du monde. Et ce sont ces présages qu'il faut déchiffrer.

A suivre

*Auteur et chercheur spécialisé en Economie mondiale, Relations internationales et Prospective

Notes :

1. « La bombe à retardement de la dette des pays en développement », par le journal français Les Échos. Le 19 décembre 2019

https://www.lesechos.fr/monde/enjeux-internationaux/la-bombe-a-retardement-de-la-dette-des-pays-en-developpement-1157884

2. « La bombe à retardement de la dette des pays en développement », par le journal français Les Échos. Le 19 décembre 2019

https://www.lesechos.fr/monde/enjeux-internationaux/la-bombe-a-retardement-de-la-dette-des-pays-en-developpement-1157884