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Tout
d'abord, c'est avec un immense plaisir que je m'adresse aujourd'hui à mes très
cher(e)s consœurs et confrères, conseillers de nos intrépides et somptueux
conseils de l'ordre qui, grâce à cet intermédiaire qu'est «le message du lien
sacré», né pour ne plus disparaître, pour leur exprimer mes vifs hommages et ma
satisfaction pour leur soutien aux bonnes actions par de bons et loyaux
services consacrés à la noble cause et dans tout ce qu'ils entreprennent ainsi
que leur précieuse collaboration et leur assistance permanente comme une devise
morale de la bourse des grands hommes de qualité et de sagesse.
A titre de rappel, je les informe que moi-même j'ai exercé déjà la tâche de conseiller dans les années 1998. A cette époque les thèmes évoqués dans cet «appel» pressant, faisaient l'objet de nombreux débats autour de la «moralisation des pratiques médicales». A cet égard, je déplore et regrette le peu de contact entre les confrères membres d'une même « famille», une, unie et indivisible ! Alors, nous insistons tout particulièrement et nous préconisons la voie de l'instauration d'un vrai dialogue responsable, serein et constructif avec nos consœurs et confrères et nous vous invitons à entendre leurs inquiétudes et leurs préoccupations sur des points fondamentaux qui suscitent une forte volonté de mettre en place un groupe de concertation réelle et sérieuse. Nous réaffirmons que leurs soucis et revendications sont légitimes et nous apportons notre soutien inconditionnel avec vigilance et détermination dans la fenêtre de temps qui s'est ouverte au secteur. Toutefois, tout n'est pas réglé certes, mais nous privilégions et réclamons la voie de la concertation avec tous les professionnels sans exception, qui n'a pu être engagée depuis fort longtemps. Néanmoins, malgré la perte progressive ces dernières années des valeurs déontologiques, nous sommes en droit d'être optimistes pour ce qui concerne notre avenir commun, administration / ordre. Vous n'ignorez sans nul doute pas que l'union fait la force et que la force sans justice parait tyrannique. Vous n'ignorez pas non plus que les professions de la santé subissent des turbulences qui, si elles ne sont pas prises en charge par nous tous, nous conduisent vers une situation de blocage et par conséquent à une épreuve de force dont on pourrait faire l'économie. Ainsi l'ouverture de l'administration vers le conseil de l'ordre n'est en fait qu'un espace de communication qui va être pour nous tous considéré comme le lien indéfectible entre les différents membres et acteurs de la «famille médicale » qui, les uns sans les autres, seraient insuffisamment opérationnels, que chacun de nous doit prétendre combler et corriger. L'interdépendance des professions de la santé nous interpelle, voire même nous condamne à œuvrer pour un raffermissement confraternel du lien, si naturel, existant entre l'administration et les sections ordinales. Aussi la «famille de la santé», de par ses attributions professionnelles solidement ancrées au navire de la santé; quel que soit son statut d'exercice (public, privé et parapublic) doit s'atteler à promouvoir toute velléité émergeante, de vouloir communiquer chaque fois que le besoin est réel et exprimé. Ceci dans le but de mieux gérer le quotidien professionnel qui nous met en rapport constant avec nos malades qui s'adressent à nous, pour leurs besoins de soins, en toute confiance illimitée et méritée ; qui nous parait être la pierre angulaire de la relation spéciale ; praticien-malade, à un moment où le praticien constitue son confident nécessaire et oblige ! Pour ce faire un «lien sacré» encore plus fort doit être crée avec le malade qui nous confie ses souffrances physiques et morales et dont on doit préserver sa dignité et ses droits ainsi de bien vouloir autant que faire se peut ; réconforter son angoisse, respecter sa douleur, lui qui souffre dans sa chaire et son esprit ! «?mets un point d'honneur a gagner le respect de tes malades?» [i. Judeus ; xe siecle] Nous allons avoir de nouvelles règles en matière de comportements et j'insiste sur la manière d'agir pour la moralisation des pratiques médicales; c'est agir pour la justice et les droits du praticien et du patient et pour une exploitation raisonnée et acceptable des moyens disponibles ou à mobiliser. A ce sujet, le rôle des conseils de l'ordre est déterminant pour prévoir ce qui va engendrer cette situation; mais également d'étudier ensemble les possibilités éventuelles de combler les inégalités. Je le souligne encore une fois, il y a un rendez-vous important qu'il ne faut pas le rater et que les conseils de l'ordre soient oublies. Si ce «lien», aussi ténu soit-il, vient à être maintenu ou mieux encore fortifié, nos professions respectives se retrouveraient propulsées au niveau qu'elles avaient avant d'être dégradées sur le plan moral. Sans nul doute, c'est le désir secret de chacun de nous, malgré le marasme qui sévit actuellement dans nos rangs, que de vouloir rétablir l'aura qu'avait le praticien. Alors, aucun doute n'entache la noblesse de la pratique médicale, sinon certains comportements malheureusement irresponsables sont à déplorer. ! Dès lors, acceptons la communication qui nous conduira fatalement vers une bonne cohésion et une bonne compréhension de l'autre. Désormais l'existence de ce «lien sacré» de notre administration ouverte aux conseils de l'ordre, permettra à n'en point douter, de confronter, de décanter, de récupérer et de conforter la position tant enviée aux professionnels de la santé. La spécificité de l'administration et des conseils de l'ordre ne doit pas nous faire oublier notre complémentarité. Elle ne doit en aucun cas créer de dissensions, encore moins de conflits. Elle doit plutôt tendre à rassembler dans la diversité. Cela serait d'une telle richesse ! seuls alors l'ordre, l'application, l'honnêteté, l'austérité affable, le dévouement professionnel et humain, doivent être requis comme «qualités» communes et partagées à nous tous et uniformisantes de l'opinion, néophyte comme avertie. Alors et seulement alors, nous pouvons un jour dire que le «lien» a lieu, qu'il est alors solide et que le pari de gagner la bataille de la santé dans le giron de l'ordre est concrétisée. A ce sujet depuis voila quelques années de leurs installation, nous sommes entrés de plain-pied dans le processus des reformes et l'an 2018 n'est pas à notre point de vue une année comme les autres. Je voudrai saisir également cette occasion pour nourrir l'espoir de voir le corps médical anime d'un idéal commun : celui de hisser l'exercice médical à son niveau le plus haut, le plus noble et le plus pur. C'est-à-dire au service du malade. L'an 2018 est la fois une année d'espoir et une année de défis. L'année d'espoir, parce que notre chère Algérie s'est acheminée progressivement et sûrement vers la paix et la sécurité qui jusqu'aujourd'hui nous ont fait certainement déjà un point fort. L'année des défis, parce que les grands chantiers tant sur le plan économique, social que culturel, sont déjà lancés malgré la crise économique et financière ! Le secteur de la santé n'en sera pas de reste, car la mise en place rapide d'un système de santé adapté aux exigences actuelles sans cesse croissantes de la population, nécessite la contribution énergique et la mobilisation massive de tous. L'année 2018 est aussi pour le secteur de la santé l'année des défis et des grands chantiers. C'est-à-dire devoir induire les changements attendus tant par les praticiens que par les patients et leurs familles. Ces changements se sont aussi l'amorce d'une révision et d'une modernisation du système de soins en Algérie, une véritable révolution ! Nous avons les raisons de croire que ce grand chantier est mis en place, mais hélas, pouvons-nous croire que la culture déontologique fait maintenant partie de notre société, qui jusqu'aujourd'hui nous fait cruellement défaut ? Sincèrement je ne le pense pas encore. La corporation médicale est en train de perdre son aura mystérieuse, son statut d'élite scientifique et son image socioculturelle, nonobstant la culture et la formation sont ce qu'elles sont. Ce qui est encore plus triste c'est la perte de son unicité ou beaucoup s'évertuent à créer une scission entre d'une part les différents corps médicaux et d'autre part entre les modes d'exercice (public, privé et parapublic). C'est-à-dire une véritable tentative de morcellement de la corporation médicale qui serait à notre sens un préjudice très grave pour la «famille médicale» en particulier et pour la santé en général. C'est un non sens et un paradoxe, plus encore pour le malade et qui serait la négation de notre éthique. Par ailleurs, les huit (08) objectifs du millénaire pour le développement (8 omd) s'affirment de jour en jour comme une époque de grands ensembles pour bâtir la puissance et la force, pour s'imposer comme partenaire incontournable. Les frontières disparaissent, les trusts et multinationales jadis opposées, concurrentes et même adversaires s'unissent. L'actualité nous l'annonce tous les jours ; des groupes pharmaceutiques, des sociétés, etc. Pendant ce temps, on dresse des murs, on battit des frontières, on multiplie les petits sous-ensembles, voire même des clans, des lobbys et des mandarinats. A ce sujet un vaste programme doit être pensé, élaboré et sera ensuite mis en œuvre progressivement. Car les concepts déontologiques ne se résument nullement pas, à notre sens, seulement à l'inscription et ses frais au tableau de l'ordre et aux attestations de conformité mais plus encore cette phase doit être dépassée. La mise en œuvre de ce programme ne sera pas aisée, nous en sommes conscients, tant les résistances existent au sein même des conseils de l'ordre. Nous sommes également conscients que la dynamique à envisager est une dynamique d'ensemble, à laquelle ont souscrit et adhère une très forte majorité de la «famille médicale» particulièrement sous la direction éclairée de l'actuel Monsieur le Ministre de la Santé. Ce programme sera centré essentiellement sur la mise en application effective des règles dictées par le code de déontologie médicale, l'instauration d'une culture ordinale sur la communication et la sensibilisation en direction de tous les professionnels de la santé et la mise à contribution de nos ressources pour normaliser la situation sanitaire. L'administration milite pour l'unicité, le lien et la solidarité de la corporation médicale et consacrera avec force, véhémence et détermination ce principe. A suivre... Votre humble confrère, le DSP de la wilaya de Mostaganem |